Eddie Murphy a (presque) toujours le chic pour jouer les flics de choc. Mais ce shoot de nostalgie très ciblé n'a plus du tout la fraîcheur du classique des 80's.
Quelques notes de synthétiseur et nous voilà propulsés 40 ans en arrière. Axel F, le titre culte imaginé en 1984 par le compositeur Harold Faltermeyer (non, ce n'est pas Crazy Frog), résonne à plein tube dans Le Flic de Beverly Hills 4 (actuellement en ligne sur Netflix) justement sous-titré : Axel F.
Trente ans après sa dernière virée californienne, l'inspecteur de Détroit fait son retour à Beverly Hills. Cette fois pour protéger sa fille, avocate, qui a été embarquée dans une sale affaire de stups et de flics ripoux par ce bon vieux Billy Rosewood. Avec ses méthodes habituelles qui ne se soucient guère du code civil, Axel Foley va remuer ciel et terre pour faire tomber ceux qui menacent son enfant...
Eddie Murphy n'est plus le jeune fou de 23 ans qui crevait l'écran avec son énergie diablement communicative. Mais du haut de ses 63 ans, il sait encore nous mettre la banane (et pas que dans le pot d'échappement). Avec son large sourire de brigand et sa tchatche légendaire, Eddie Murphy se donne pendant 2 heures pour éviter que le gentil kiff nostalgique ne vire à la mélancolie cafardeuse. Parce qu'en dehors d'une foule de clins d'oeils astucieusement dispatchés - les retours de Serge (Bronson Pinchot), Rosewood et Taggart (Judge Reinhold et John Ashton) sont les éclaircies du film - ce Flic de Beverly Hills 4 peine lourdement à justifier son existence.
Le drama père/fille qui sous-tend l'entièreté du (maigre) scénario est épuisant. Et les nouveaux visages, Taylour Paige et Joseph Gordon-Levitt, n'arrivent jamais à insuffler le vent de fraîcheur dont la saga avait besoin pour motiver son come-back dispensable.
Il est clair que cette suite ne cherche pas à inventer quoi que ce soit. Elle se contente de se glisser méthodiquement dans les chaussons d'une franchise tout confort. Mark Molloy - qui dirige là son premier film - n'a pas le génie de Martin Brest (réalisateur du premier), ni la férocité de Tony Scott (du second) ou la malice de John Landis (pour le 3e volet). Il sert une comédie policière tiède, avec beaucoup d'action mais sans inspiration, qui rappelle le revival très évitable de Die Hard en 2007, résurrection sans âme de John McClane.
Un produit Netflix hyper-calibré, où Axel Foley cabotine sans folie (la VF sans Med Hondo...) face à un grand méchant Kevin Bacon en pilote automatique, tandis qu'une course-poursuite ravage la ville et que le chef de la police pète une durite. Au passage, il faut remettre le vieux flic au goût du jour, alors c'est Lil Nas X qui reprend à son compte, et en rap, le thème du Flic de Beverly Hills... Ils ont vraiment pensé à tout.
Le Flic de Beverly Hills : Axel F. en ligne sur Netflix depuis le 3 juillet 2024 sur Netflix.
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