Warner Bros. Paramount
Warner Bros. Paramount

Une offre hostile menée par le studio avec des fonds souverains d’Arabie Saoudite, du Qatar et d’Abu Dhabi... et le gendre de Donald Trump !

Et si Paramount réussissait à doubler Netflix sur le fil ?

Alors que le deal de rachat de Warner Bros. par le N rouge était acté vendredi, en passe de passer sous le scanner des autorités de régulation, voilà que Paramount revient dans la danse de manière spectaculaire.

Lundi, Paramount Skydance, dirigé par David Ellison, a annoncé avoir lancé une offre publique d’achat en cash pour acquérir toutes les actions en circulation de WBD à 30 dollars par action — les mêmes conditions que celles proposées dans une offre soumise au conseil d’administration de Warner Bros. Discovery le 4 décembre. L’opération viserait l’intégralité de Warner Bros. Discovery, y compris les chaînes TV comme CNN, TBS ou TNT.

Cette annonce arrive après que Netflix et Warner Bros. Discovery ont dévoilé vendredi leur accord contraignant : Netflix s’apprête à racheter les studios Warner Bros., HBO et HBO Max pour 72 milliards de dollars (82,7 milliards de dollars en valeur d’entreprise).

Paramount affirme que son offre 100 % cash représente une valeur d’entreprise de 108,4 milliards de dollars (dette incluse).

Autre argument : l’offre de Paramount pourrait se conclure en 12 mois, contre 12 à 18 mois pour celle de Netflix.

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"Notre proposition est supérieure à celle de Netflix sur tous les plans", a assuré David Ellison lors d’une conférence avec analystes et investisseurs lundi matin.

Paramount a présenté son opération comme "stratégiquement et financièrement plus intéressante pour les actionnaires de WBD, offrant une alternative supérieure à la transaction Netflix, qui apporte une valeur inférieure et incertaine tout en exposant les actionnaires à un long processus réglementaire multi-juridictionnel et à un mélange complexe et volatile de cash et d’actions".

L’offre à 30 $/action est soutenue par Larry Ellison, co-fondateur d’Oracle et père de David Ellison, ainsi que RedBird Capital Partners — déjà impliqués dans l’acquisition de Paramount Global par Skydance Media.

Paramount ajoute que l’opération bénéficie d’un financement total de 24 milliards de dollars apporté par les fonds souverains d’Arabie Saoudite, du Qatar et d’Abu Dhabi, selon un dépôt auprès de la SEC. Affinity Partners, la société d’investissement de Jared Kushner... le gendre et conseiller de Donald Trump (marié à sa fille aînée Ivanka).

Le Président américain semble prêt à monter au créneau pour les Ellison. Ils ont été vus lors d'une soirée au Kennedy Center, hier soir, discutant chaleureusement selon des témoins. Rappelons que Larry Ellison a financé la campagne de Trump...

Le géant chinois Tencent (1 milliard de dollars) participent également au financement. Enfin, la moitié du deal serait couverte par 54 milliards de dollars de dettes garanties par Bank of America, Citi et Apollo Global Management.

Selon Paramount, les fonds du Moyen-Orient et Affinity Partners « ont accepté de renoncer à tout droit de gouvernance — y compris une présence au conseil — lié à leurs investissements en actions non votantes ». Ainsi, l’opération « ne relèverait pas de la compétence du CFIUS », le comité américain chargé de l’examen des investissements étrangers pour la sécurité nationale.

David Ellison en remet une couche et déclare« Les actionnaires de WBD méritent l’opportunité de considérer notre offre 100 % cash pour l’ensemble de leurs actions. Notre offre publique, identique à celle que nous avons soumise au conseil en privé, offre une valeur supérieure et un chemin plus certain et rapide vers la conclusion. Nous estimons que le conseil poursuit une proposition inférieure, exposant les actionnaires à un mix cash/stock, à l’incertitude sur la valeur future des chaînes linéaires Global Networks et à un processus réglementaire complexe. Nous nous adressons directement aux actionnaires pour leur permettre d’agir dans leur intérêt et maximiser la valeur de leurs actions ».

Salle de cinéma
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Surtout, les Ellison se posent en chantre du cinéma dans les salles par opposition au leader du streaming.

"Nous sommes passionnés par le cinéma et le divertissement" assure David Ellison, qui promet de garder la sortie en salles de plus de 30 films, et qu'elle respecterait les fenêtres de sortie traditionnelles. "Nous croyons profondément en son avenir et nous voulons contribuer à le préserver et à le renforcer. Le cinéma est l'un des plus grands atouts à l'exportation des États-Unis. Nous voulons nous appuyer sur cet héritage, et non le compromettre. Cette transaction vise à développer davantage, et non à réduire. Plus d'opportunités pour le secteur, plus de choix pour les consommateurs, plus de valeur pour les actionnaires et un soutien accru aux talents créatifs..."

De quoi rassurer l'industrie ?

De quoi remettre en cause le rachat de Warner Bros. par Netflix qui n'ont, pour l'heure, fait aucun commentaire ?

Les prochains jours risquent d'être tendus à Hollywood.

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