Eli Wallach Clint Eastwood Le Bon, la Brute et le Truand
DPA/ABACA

Avec le cinéaste Peter Bogdanovich et l'acteur Rod Steiger, non plus !

Sergio Leone n’hésitait pas à dire ce qu’il pensait de ceux qu’il a côtoyé dans le showbiz - en bien comme en mal. A l'occasion du lancement d'une exposition consacrée au réalisateur italien, la Cinémathèque française vient d’exhumer une master class datant de 1986, soit deux ans après la sortie d'Il était une fois en Amérique, et quatre ans avant la mort du cinéaste. Interrogé sur l'ensemble de sa carrière, le créateur d'Il était une fois dans l'Ouest balançait des anecdotes sans filtre sur le compositeur Ennio Morricone, le réalisateur Peter Bogdanovich ou encore l’acteur Rod Steiger.

Sergio Leone se confie dans une master class inédite de 1986

Quand Sergio Leone trouvait les premiers morceaux d'Ennio Morricone "minables"

Sergio Leone et Ennio Morricone se sont rencontrés lorsqu’ils étaient enfants, à l’école primaire, puis se sont perdus de vue. C’est un producteur qui parle à Leone d’Ennio Morricone, au début des années 1960. Le compositeur avait écrit la musique du film Duello nel Texas, de Ricardo Blasco, qui n'avait pas du tout plus à Leone. Lorsque les deux se rencontrent finalement, Morricone rappelle au réalisateur qu’ils s'étaient croisés sur les bancs de l’école. "Franchement, lui répond Sergio, ce n’est pas la bonne raison pour travailler ensemble". Il ajoute même qu’il a trouvé sa musique "vraiment minable". Leone change d’avis quand Morricone lui fait écouter un titre qu’il a orchestré pour un chanteur américain et qui deviendra le thème de Pour une poignée de dollars. Il collaboreront ensuite très régulièrement, Ennio composant les airs inoubliables de sa trilogie "Il était une fois", du Bon, la brute et le truand, et même de Mon nom est personne, sur lequel Leone a travaillé en secret.

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Peter Bogdanovich, "quelqu’un que je n’estimais pas du tout"

Avant d’arriver entre les mains de Leone, Il était une fois la révolution (1971) était destiné à Peter Bogdanovich (La Dernière séance), "quelqu’un que je n’estimais pas du tout", précise Sergio Leone au cours de la master class. Le cinéaste italien se fait traduire le scénario écrit par ce dernier mais ne le trouve pas bon. Il fait alors appel à un autre traducteur, mais le résultat est toujours le même ! Il refuse de faire le film et le propose à son ami Sam Peckinpah. Il finira par accepter face à l’insistance des studios, réécrivant complètement le scénario de Bogdanovich.

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Rod Steiger, les défauts de l’Actor studio

Le tournage d’Il était une fois la révolution n’a pas été des plus facilesSi les scènes de James Coburn sont mises en boîte assez rapidement, celles de Rod Steiger demandent beaucoup plus de temps. Sergio Leone est parfois obligé de lui demander de refaire jusqu’à cinquante fois la même prise. "C’est le problème qui se passe avec tous les acteurs de l’Actor studio. Ils sont plein de doute. On cherche toujours la vérité et beaucoup de fois on ne la trouve pas." Rod Steiger voit que Sergio Leone est insatisfait. Pour désamorcer la situation, le chef de la production fait croire à Steiger que Leone lui fait refaire de nombreuses fois les prises parce qu’il aime le voir jouer ! Steiger a gobé le mensonge et le tournage a pu continuer.