Sophie Marceau : "Une actrice doit être malléable"
Gaumont/Wild Bunch Distribution/Warner Bros
Sophie Marceau dans La Boum  (1980)
Gaumont
Sophie Marceau dans Joyeuses Pâques  (1983)
AMLF
Sophie Marceau dans Fort Saganne (1984)
AAAA
Sophie Marceau dans Police (1985)
Gaumont
Sophie Marceau dans L'Etudiante (1988)
Gaumont
Sophie Marceau dans La Fille de d'Artagnan (1994)
Little Bear
Sophie Marceau dans Bravehart (1995)
UFD
Sophie Marceau dans Marquise (1997)
AMLF
Sophie Marceau dans Anna Karenine (1997)
Warner Bros
Sophie Marceau dans Le Monde ne suffit pas (1999)
IUP
Sophie Marceau dans Belphégor, le fantôme du Louvre  (2001)
Mars Distribution
Sophie Marceau dans Anthony Zimmer (2005)
Mars Films
Sophie Marceau dans La Disparue de Deauville (2007)
SND
Sophie Marceau dans Les Femmes de l'ombre  (2008)
TFM Distribution
Sophie Marceau dans L'homme de chevet  (2009)
Rezo Films
Sophie Marceau dans LOL (Laughing Out Loud) ®  (2009)
Pathé
Sophie Marceau dans  De l'autre côté du lit (2009)
Mars Films
Sophie Marceau dans Ne te retourne pas (2009)
Wild Bunch Distribution
Sophie Marceau dans Arrêtez-moi (2013)
Rezo Films
Sophie Marceau dans Une rencontre  (2014)
Pathé Distribution
Sophie Marceau dans L'Age de raison  (2014)
Mars Distribution
Sophie Marceau dans Tu veux ou tu veux pas (2014)
Warner Bros
Sophie Marceau dans La Taularde (2016)
Rouge International - Superprod
Sophie Marceau : "Une actrice doit être malléable"
Sophie Marceau dans La Boum  (1980)
Sophie Marceau dans Joyeuses Pâques  (1983)
Sophie Marceau dans Fort Saganne (1984)
Sophie Marceau dans Police (1985)
Sophie Marceau dans L'Etudiante (1988)
Sophie Marceau dans La Fille de d'Artagnan (1994)
Sophie Marceau dans Bravehart (1995)
Sophie Marceau dans Marquise (1997)
Sophie Marceau dans Anna Karenine (1997)
Sophie Marceau dans Le Monde ne suffit pas (1999)
Sophie Marceau dans Belphégor, le fantôme du Louvre  (2001)
Sophie Marceau dans Anthony Zimmer (2005)
Sophie Marceau dans La Disparue de Deauville (2007)
Sophie Marceau dans Les Femmes de l'ombre  (2008)
Sophie Marceau dans L'homme de chevet  (2009)
Sophie Marceau dans LOL (Laughing Out Loud) ®  (2009)
Sophie Marceau dans  De l'autre côté du lit (2009)
Sophie Marceau dans Ne te retourne pas (2009)
Sophie Marceau dans Arrêtez-moi (2013)
Sophie Marceau dans Une rencontre  (2014)
Sophie Marceau dans L'Age de raison  (2014)
Sophie Marceau dans Tu veux ou tu veux pas (2014)
Sophie Marceau dans La Taularde (2016)

Sophie Marceau dans La Boum (1980)

Sophie Marceau dans Joyeuses Pâques (1983)

Sophie Marceau dans Fort Saganne (1984)

Sophie Marceau dans Police (1985)

Sophie Marceau dans L'Etudiante (1988)

Sophie Marceau dans La Fille de d'Artagnan (1994)

Sophie Marceau dans Bravehart (1995)

Sophie Marceau dans Marquise (1997)

Sophie Marceau dans Anna Karenine (1997)

Sophie Marceau dans Le Monde ne suffit pas (1999)

Sophie Marceau dans Belphégor, le fantôme du Louvre (2001)

Sophie Marceau dans Anthony Zimmer (2005)

Sophie Marceau dans La Disparue de Deauville (2007)

Sophie Marceau dans Les Femmes de l'ombre (2008)

Sophie Marceau dans L'homme de chevet (2009)

Sophie Marceau dans LOL (Laughing Out Loud) ® (2009)

Sophie Marceau dans De l'autre côté du lit (2009)

Sophie Marceau dans Ne te retourne pas (2009)

Sophie Marceau dans Arrêtez-moi (2013)

Sophie Marceau dans Une rencontre (2014)

Sophie Marceau dans L'Age de raison (2014)

Sophie Marceau dans Tu veux ou tu veux pas (2014)

Sophie Marceau dans La Taularde (2016)

La star s'était confiée dans Première en 2013 sur son métier de comédienne.

A l'occasion de la rediffusion de La Fille de d'Artagnan, ce dimanche sur Arte, nous republions un long entretien de son actrice principale, Sophie Marceau. En 2013, elle jouait le rôle d'une femme battue meurtrière en quête de rédemption dans Arrêtez-moi, de Jean-Paul Lilienfield, et se livrait sans tabou.


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Pourquoi avoir accepté de jouer dans Arrêtez-moi ?
Parce que j’ai aimé le scénario ! C’est toujours comme ça. Quand je l’ai lu, je ne comprenais pas où j’allais mais j’ai adoré me faire "avoir". Le script était accrocheur. À la fin, je me suis dit que je ne pouvais pas ne pas faire ce film. Le courage, la détermination de cette femme... Ça me parlait.

Pour vous, c’est le scénario ou le personnage qui prime ?
C’est l’histoire. Si le rôle n’est vraiment pas pour moi, évidemment, je lâche. Mais ça, c’est plus compliqué. J’ai toujours trouvé qu'il était plus difficile de refuser un projet que de l’accepter.

Pourtant, vous devez régulièrement dire non...
C’est vrai, mais j’ai du mal à le faire. C’est con. D’abord, parce que j’ai envie de bosser. Je pars toujours en me disant : "Il y a peut-être moyen de... ". De "retourner" le metteur en scène, de faire l’impasse sur certaines choses. Mais en fait, on se retrouve coincé sur le plateau sans pouvoir défendre une partition qui est incohérente, sans pouvoir réécrire. C’est d’autant plus complexe qu’on a rarement tout à la fois : un scénario super, un rôle génial et un metteur en scène formidable. On est tout le temps obligé de faire des compromis. J’avoue aussi que si je dis non, il faut que je m’explique. Et ça m’est plus difficile... Mais j’ai rarement regretté mes refus.

Rarement ? Vous avez des exemples ?
Ce ne serait pas très élégant de vous en parler. C’est du passé, c’est fait.

Je me lance pour vous alors : Cyrano de Bergerac ?
C’est un bon exemple. Je n’ai pas regretté ce que j’ai vu, c’était très bien sans moi... (Rire.) Je ne suis pas sûre que j’aurais fait une bonne Roxane. De toute façon, j’oublie les trucs, ça m’arrange. Je ne dis pas que je n’ai pas fait de conneries, mais je ne les ai jamais vécues comme des drames.

C'est amusant : contrairement à ce qui s’est passé pour d’autres actrices – Juliette Binoche par exemple –, les films que vous avez refusés n’auraient finalement rien changé à votre carrière.
C’est vrai. Peut-être... En même temps, si je vous donnais à lire certains scénarios que j’ai acceptés, vous vous demanderiez comment j’ai pu dire oui à des trucs pareils. Mais quand j’ai lu Cyrano, je me suis dit que ça ne me conviendrait pas...

Et vous avez préféré partir en Israël tourner Pour Sacha, d’Alexandre Arcady ?
Eh oui ! Vous pensez que c’est de la perversion ? Même pas. Vous savez, on apprend de ses erreurs.

Il y a quand même un truc formidable dans votre carrière : les mauvais films semblent ne jamais vous atteindre. Vous avez toujours le même succès auprès du public...
Vous êtes sympa ! Mais je vous jure que moi, parfois, quand je vois le résultat, je suis déçue !

Cela dit, vous ne choisissez pas toujours les meilleurs cinéastes.
Ça va leur faire plaisir... Vous savez, j’ai le sentiment que beaucoup de gens avec qui j’ai travaillé peuvent mieux faire. Il y a des choses sur lesquelles ils pourraient vraiment progresser. Mais ils sont en harmonie avec ce qu’ils racontent, ce qu’ils ont écrit, et ils sont honnêtes dans leur démarche.

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C’est fou... Je vous écoute et je me dis que d’habitude, les actrices sont dans un registre plus lyrique, plus mystique. Je vous trouve étonnamment lucide.
Pffff... Je fais avec ce qu’on me donne, à ma mesure, avec mes limites – je fais ce que je peux.

Vous ne vous trouvez donc pas toujours bonne ?
Je n’ai pas dit ça. (Rire.) Mais je me suis souvent dit que tel metteur en scène pourrait être un meilleur directeur d’acteurs, que le script pourrait être mieux pensé, mieux écrit.

Alors pourquoi n’allez-vous pas chercher les bons ?
C’est un peu facile de me rendre responsable... Peut-être que mes choix ne sont pas parfaits, mais vous oubliez juste un truc : je suis comédienne. On est dans un rapport de désir. Si les gens veulent me rencontrer, aucun problème, je suis disponible. S’ils veulent me donner à lire leur scénario, très bien. Que faire de plus ? Je ne vais pas envoyer des lettres ou faire la cour à ces "grands réalisateurs". Ce n’est pas mon truc. Ils savent que j’existe, je suis facile à trouver.

Vous êtes quand même un peu à part dans "la grande famille du cinéma". Comme si vous n’apparteniez à aucun groupe...
"Appartenir" est un mot que je n’aime pas beaucoup. Je m’unis aux réalisateurs, j’ai un rapport de dialogue avec eux, de respect. Huth, Lilienfield, ce sont des gens qui écoutent et que vous écoutez en retour.

Mais vous avez quand même travaillé avec des réalisateurs connus pour entretenir des relations conflictuelles avec leurs actrices...
(Sourire.) C’est vrai. C’est une autre école. Zulawski était comme ça, mais c’était passionnant.

Pialat aussi.
Je n’étais pas facile non plus. Il fallait que je m’arme contre ces deux zozos, Depardieu et Pialat. Ce métier est psychologiquement difficile, surtout à 15-16 ans. Il faut se blinder, tout en restant disponible. Je ne cherchais pas forcément un Pygmalion, pas sur Police.

Qu’est-ce que vous cherchez alors quand vous acceptez un rôle ?
Des films ou des gens qui ont un vrai tempérament. Aujourd’hui, le cinéma français est un peu comme ces nouvelles voitures. Vous avez remarqué ? Elles sont trop rondes, manquent de caractère.

Mais à part ça ? Parce que, au fond, j’ai du mal à me repérer. C’est quoi le lien entre De l’autre côté du lit, de Pascale Pouzadoux, et Police, par exemple ?
(Rire.) J’adore. Dit comme ça, ça a de la gueule : "Sophie Marceau, c’est De l’autre côté du lit et Police." Je suis actrice, il faut que j’aille vers des univers différents. C’est ça qui me plaît. Trouver, chercher, changer de registre. Tous les films sont légitimes, de la grosse farce bien lourdingue au petit long métrage chiant et prétentieux.

Est-ce que votre popularité entre en ligne de compte quand vous faites un choix ? Je dis ça parce que vous êtes souvent élue actrice préférée des Français et...
Ouh là, je vous arrête ! Mimie Mathy.

Pardon ?
Je suis derrière Mimie Mathy.

Ah... Et vous êtes jalouse ?
Mais non ! Je m’en fous. Je comprends parfaitement sa notoriété.

C’est important pour vous, la notoriété ?
Oui, parce que je vis avec depuis mes 14 ans. J’ai fait La Boum et bingo !

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Parlons technique. Comment vous emparez-vous de vos personnages ? Vous identifiez-vous aux rôles ?
Oui. Mais je peux m’identifier à tout et n’importe quoi. À ce poisson rouge, par exemple. (Elle montre le bocal sur la table basse.) C’est pour ça que je suis ravie de savoir qu’il n’a qu’une seconde de mémoire. Parce que sinon, je souffrirais de me dire qu’il doit se faire bien chier dans son bocal. Je vous parle de ce poisson, mais c’est valable aussi pour des personnages de fiction ou des histoires fondées sur la réalité. Pour Anna Karenine comme pour l’héroïne d’Arrêtez-moi.

Ce sont deux registres totalement différents. Dans Arrêtez-moi, vous êtes dans un univers ultraréaliste étonnant, pas ou peu maquillée, votre garde-robe laisse à désirer... Vous vouliez casser l’image que les gens ont de vous ?
Hmmm...

C’est une prolo, alors que...
Alors que quoi ? Moi aussi je suis une prolo ! Je viens du bas. Franchement. Je sais de quoi je parle.

Mais ce n’est pas comme ça qu’on a l’habitude de vous voir.
Parce qu’il y a peu de rôles de ce genre dans le cinéma français. En général, ça se passe plutôt ici. (Elle montre le salon de l’hôtel de Sers, à côté des Champs-Élysées.) Ce qui ne veut pas dire que ce n’est pas intéressant. Il se passe aussi des trucs passionnants dans les salons bourgeois. Mais le cinéma est sectaire. Cela dit, si le film s’était déroulé dans le 16e arrondissement, je l’aurais fait. Là, c’est juste moi le matin au réveil. Je ne veux rien casser du tout. Je suis transformable. Une actrice doit être malléable. En fait, je suis la Barbamama du cinéma français. Alors votre fixette sur l’image...

Ça vous ennuie ce statut d’icône ?
Mais ça ne veut rien dire. Je suis actrice, basta.

Concrètement, c’est quoi votre boulot d’actrice ?
Sur Arrêtez- moi, c’était avant tout un travail de recherche. On a regardé des témoignages de femmes battues et j’ai découvert qu’elles ont tendance à adopter un profil bas. La moindre coquetterie peut énerver l’homme paranoïaque, qui devient violent. Pas de maquillage, pas de cheveux soignés... Et puis je commence toujours par le texte. Lecture. Lecture. Lecture. Avec le metteur en scène, pour qu’on soit dans la justesse. Plus on lit, plus on trouve des choses. Je veux être une interprète. Le seul truc intéressant, ce n’est pas moi mais le point de vue de celui qui raconte.

Ça veut dire que vous n’intervenez pas ? Vous êtes docile ?
Très ! Une fois que j’ai donné mon accord, j’accepte vraiment le pacte. Je peux répéter ou pas. Si le réalisateur veut choper des trucs à l’instinct, je respecte son choix. Mais je m’en fous de rater, d’être ridicule. Ce qui m’intéresse, c’est le processus de travail.

Vous aviez quand même l’image d’une actrice nerveuse, impulsive...
Aujourd’hui, je suis cool. Avant, je rentrais dans le lard des gens. Je m’énervais, j’étais en colère. Le temps m’a adoucie. On est énervé quand on est jeune, et un jour, on comprend que ça peut venir des autres. On dit alors les choses de manière plus... tolérante. Un film, c’est important, ça coûte de l’argent. Beaucoup.

Je suis obligé de vous parler de la polémique qui a secoué le cinéma français le mois dernier...
Je n’ai pas vraiment suivi. Mais je suis sûre d’une chose : sur le plan financier, l’acteur doit être souple, s’adapter au film. On doit avoir un salaire de base modulable en fonction du budget, quitte à être ensuite en participation. En période de crise, tout le monde doit faire un effort. C’est aussi une question de décence, parce que ce serait bien de rappeler de temps en temps qu’il y a quand même beaucoup d’acteurs au chômage qui ne gagnent pas un rond.

Vous êtes très raisonnable, en fait ?
J’ai mûri, j’ai vieilli. Je suis un peu plus épanouie. Vous avez vu, c’est fou : on est revenu au people...
Interview Gaël Golhen

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