Tom Hanks Otto
Sony pictures

L'histoire d'un type "vieux, râleur et suicidaire" réalisée par Marc Forster (Neverland, World War Z).

Avec ce film sorti au cinéma début 2023, Tom Hanks serait-il en train d'essayer de casser son image de star la plus gentille d'Hollywood ? Dans Le Pire Voisin au Monde en VF (A Man Called Otto en VO), il joue Otto, un homme qui ne vous veut pas du bien, dans l'adaptation du roman suédois Vieux, râleur et suicidaire : la vie selon Ove (de Fredrik Backman, publié en 2012). Une première version cinématographique, Mr. Ove, réalisée par le Suédois Hannes Holm en 2015, avait été nommée aux Oscars dans la catégorie Meilleur film étranger. C'est donc le remake américain qui arrive ce dimanche en clair sur TF1.


Le Pire Voisin au monde, réalisé par Marc Forster et avec aussi Rachel Keller et Manuel Garcia-Rulfo, n'avait pas pleine convaincu la rédaction, même si son acteur principal reste toujours très juste. Voici notre critique :

« Vieux, râleur et suicidaire : la vie selon Ove », le titre du roman de Fredrik Bakman à la base du film suédois Mr Ove (nommé à l’Oscar du film étranger 2016) - dont ce Pire voisin du monde est un remake - dit tout de son personnage central. Otto, un veuf qui ne se remet pas de la mort de sa femme et n’a depuis comme seule occupation que faire en sorte de faire régner le calme et un certain ordre dans le quartier où il vit, en attendant la mort. L’emmerdeur taille XXL qui a tout pour se faire détester mais que – spoiler vite éventé – l’on va passer à deux heures à apprendre à aimer quand son quotidien choisi de solitaire et ses différentes tentatives de suicide vont être sans cesse interrompus par ses nouveaux voisins, à l’énergie débordante et contagieuse.

Retrouver le goût de la vie en aidant son prochain constitue le fil rouge de ce feel good movie dépressif, péchant par son manque cruel de surprises et la platitude de la réalisation de Marc Forster mais qui parvient cependant à éviter toute facilité mièvre. Grâce au scénario de David Magee (Neverland du même Forster) qui encapsule dans ce quartier de Pittsburgh une bonne partie de ce qui constitue le cœur de la division de l’Amérique post- Trump (méfiance envers l’étranger, port des armes, effets pervers du libéralisme roi exacerbés comme jamais…). Mais aussi et surtout grâce à Tom Hanks, capable lui, dans son interprétation, de distiller sans en avoir l’air ces nuances que le récit a tendance à gommer. On aime autant détester qu’adorer son Otto. Pourquoi bouder son plaisir ?

Tom Hanks : "J’ai joué beaucoup de personnages ordinaires qui n’ont rien de spécial, sans doute parce que je ne le suis pas moi-même"