La série vient de se terminer.
Souvenez-vous de janvier 2014. On commençait à peine notre routine détox post-fêtes (jus de carottes pour les vitamines et raclette pour se tenir chaud) que True Détective nous obligeait à reposer mollement les fesses sur le canapé. Un drama policier qui dépoussiérait le genre à lui tout seul, immédiatement porté aux nues, avant de se faire méchamment savater dès l’année d’après avec une deuxième saison très, très décevante. Beaucoup ont lâché l’affaire en cours de route et l’arrivée d’une troisième fournée d’épisodes s’est faite dans un silence de cathédrale. Le casting alléchant (l’impeccable Mahershala Ali et le très sous-estimé Stephen Dorff) n’a pas suffi à redonner l’envie d’avoir envie à des millions de fans échaudés. Alors fallait-il relancer la machine ?
Time is a flat circle
On commence à connaître le principe : deux flics amis-amis enquêtent sur un crime sordide - en l’occurrence la disparition de deux enfants - et tentent au passage de mettre de l’ordre dans leurs vies personnelles. Cette saison 3 s’étale sur trois temporalités différentes : 1980, l’année du crime ; 1990, moment où l’enquête est relancée ; 2015, quand Mahershala Ali/ Wayne Hays, flic à la retraite à la mémoire défaillante, tente d’enfin boucler l’affaire. Sur un tempo lent, le showrunner et scénariste Nic Pizzolatto multiplie les habiles allers-retours temporels et s’attarde longuement sur ses protagonistes, visiblement plus intéressé par la complexité de ses personnages que par son script.
La nouvelle cuvée de True Detective est évidemment peuplée d’anti-héros hantés par leur passé, toujours faillibles et en quête de rédemption, formidablement incarnés par un casting redoutable (Scoot McNairy et Carmen Ejogo en tête). Les thèmes, l’ambiance oppressante et la construction de l’histoire rappellent fortement la première saison, à laquelle Pizzolatto fait d’ailleurs référence au moins deux fois. Time is a flat circle.
Un peu trop long
L’affaire en elle-même n’est cependant pas à la hauteur et rien ne justifie qu’on s’y attarde durant huit épisodes. Malgré quelques moments de bravoure, on n’évite pas le ventre mou en milieu de saison - l’enquête piétine parfois jusqu’à l’absurde - et la série aurait sans doute gagné à être amputée de deux ou trois heures. Mais l’ultime épisode, raté car trop verbeux, se sauve in extremis avec une conclusion d’une poésie folle - largement à mettre au crédit de l’interprétation de Mahershala Ali - que The Leftovers n’aurait pas reniée. Amplement suffisant pour justifier de replonger dans l’univers de True Detective.
True Detective saison 3, disponible sur OCS et en téléchargement sur les plateformes suivantes : Canal Plus, Google Play, iTunes, Orange, Playstation et Xbox.
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