De The Plot Against America au Jeu de la Dame en passant par The Undoing ou Raised by Wolves, il y a eu du très lourd, cette année, sur nos petits écrans.
L'année 2020 n'aura pas été une année comme une autre pour le petit écran. Avec le virus, les confinements et les fermetures de salles obscures, les séries ont pris une place plus importante encore que celle que lui conférait déjà l'âge d'or traversé par le 8e art depuis une décennie. Dans la pléthorique kyrielle de dramas et comédies qui ont fait vibrer les téléspectateurs en 2020, nous avons sélectionné les 20 meilleures nouveautés. Voici notre top de l'année écoulée.
20 - Parlement (France.TV)
Une petite comédie diffusée sur Internet et passée inaperçue, qui réussit pourtant un tour de force : nous faire rire avec l'Europe. Le fonctionnement improbable des institutions est moquée sans complaisance dans cette farce qui ne mâche pas ses mots et joue à fond la carte de l'humour grinçant, pour pointer du doigt l'usine à gaz que sont devenues les institutions européennes, au fil des années.
19. The Third Day (HBO / OCS)
Cette mini-série conceptuelle en six épisodes est un épais mystère enveloppé dans une énigme. Une histoire à la Wicker Man, totalement déroutante, au coeur d'une communauté étrange vivant sur un îlot britannique qui ne l'est pas moins. Jude Law et Naomie Harris se perdent, se croisent et tentent de retrouver leur chemin dans cette métaphore mystique addictive.
18 - Normal People (Hulu / Starzplay)
Un drame romantique à cœur ouvert, débordant d'optimisme, de douleur et de désespoir. Une adaptation du roman de Sally Rooney qui prend aux tripes, grâce à la justesse incroyable du couple formé par les deux révélations Daisy Edgar-Jones et Paul Mescal.
17 - No Man's Land (Arte)
Felix Moatti et Mélanie Thierry sont saisissants dans cette plongée criante de réalisme, au cœur du conflit syrien. Un thriller d’espionnage, qui questionne avec force la mécanique de l’embrigadement. C'est là que ce drama franco-israélien trouve sa cohérence en questionnant habilement les conséquences de l'embrigadement.
16 - La Flamme (Canal +)
En 2020, l'humour n'est certainement pas le chose du monde la mieux partagée. Et l'humour totalement absurde de Jonathan Cohen en a probablement rebuté certains... Pourtant, si on se laisse prendre par la folie de la Jean-Guile, qu'est-ce qu'on se marre devant cette parodie de Bachelor sans queue ni tête. Ce remake de Burning Love, au casting dantesque, est une vraie réussite comique. Mention spéciale à Leïla Bekhti et son imitation inimitable de Jean-Marie Bigard.
15 - Mythic Quest (Apple TV+)
La toute récente plateforme de streaming Apple TV+ tient sa première pépite surprise. Une comédie de bureau enthousiasmante, drôle, qui dépeint de manière brillante et originale le monde des créateurs de jeux vidéo et à laquelle Ubisoft a collaboré concrètement, en développant, pour de vrai, un faux titre avec ses équipes du studio Red Storm (Far Cry), destiné uniquement à la série.
14 - Upload (Amazon)
La vie éternelle en digital est croquée de manière sombre et brillante par le créateur de The Office, dans un futur dystopique qui vous glace le sang. Un capharnaüm philosophique et moral, dont Greg Daniels s'empare avec jubilation. Et il a beaucoup à dire sur la dérive virtuelle de nos sociétés !
13 - I Know this much is True (HBO / OCS)
Mark Ruffalo est magistral dans cette mini-série sordide, pour laquelle il se met dans la peau de deux frangins que tout oppose. On finit même par oublier qu'ils sont interprétés par une seule et même personne. La prouesse est unique et lui vaudra certainement une pluie de récompenses le moment venu. Elle permet en tout de cas de garder le spectateur à flot, au fil de cette tragédie sombre au possible.
12 - Devs (FX / Canal +)
Après Ex Machina et Annihilation, Alex Garland signe une fascinante première série de science fiction à l'esthétique encore une fois irréprochable et portée par un Nick Offerman à contre-emploi. Un thriller technologique audacieux, intelligent, à l'atmosphère unique.
11 - Mrs America (Showtime / Canal +)
Cate Blanchett raconte avec brio cette page méconnue et déroutante de l'Histoire américaine, sur les femmes des années 1970, divisées entre libération et conservatisme. Un récit politique et social passionnant, qui aborde tous les points de vue avec une équité déroutante. Une joute idéologique entre la vision Républicaine et la vision progressiste de la place de la femme dans nos sociétés.
10 - L'Effondrement (Canal +)
C'est surtout sur le web qu'elle s'est faite un nom. Une petite série écrite et réalisée par le collectif Les Parasites qui aurait pu passer inaperçue mais qui, dans ce contexte de pandémie, a trouvé un écho inattendu. Au point de se retrouver nommée aux International Emmy Awards en novembre dernier. Une anthologie à découvrir absolument.
9 - Le Jeu de la Dame (Netflix)
Sans aucun doute le plus gros buzz de cette fin année dans le petit monde du petit écran. Sept épisodes dans l'univers des échecs, pour se délecter des mouvements de reine d'une Anna Taylor-Joy habitée, faisant parler son génie dans une société d'hommes. Déjà la mini-série la plus regardée de l'histoire de Netflix.
8 - I May Destroy You (HBO / OCS)
La Britannique Michaela Coel est de retour après Chewing Gum, avec une nouvelle série choc, qui part du thème du viol pour mieux dresser le portrait d’une femme abusée en pleine introspection, qui cherche à comprendre ce qui lui est arrivée. Au passage, Coel livre une analyse franche et critique de sa génération.
7 - Raised By Wolves (HBO Max / Warner TV)
Ridley Scott produit et réalise une série lunaire. Le cinéaste signe une oeuvre de science-fiction comme on n'en a pas vu depuis longtemps. L'histoire dans un futur alternatif raconte les premier colonisateurs de l'exo-planète Kepler-22b, après que notre veille Terre soit devenue totalement inhabitable. Une réflexion sur l'humanité exigeante, mais impressionnante.
6 - Lovecraft Country (HBO / OCS)
Un drôle d’objet sériel qui questionne la ségrégation raciale dans l’Amérique des années 50 en réactivant le folklore horrifique de l’écrivain H.P. Lovecraft et ses ressorts psychologiques. Pas loin d'être totalement géniale, elle s’envisage comme un malicieux pied de nez à la haine raciale du reclus de Providence, et un hommage sincère au cinéma de genre, pastichant à chaque épisode un sous-genre différent, entre un classicisme ronronnant et une folle modernité pop.
5 - The Undoing (HBO / OCS)
Clairement un nouveau Big Little Lies, pour les fans de Nicole Kidman et de son scénariste fétiche du moment, David E. Kelley, qui se montre encore une fois très inspiré par les petits secrets des gens très riches. Un beau thriller judiciaire, acerbe et millimétré, où brille un Hugh Grant à contre-emploi, jouant avec perfidie de son charmant flegme britannique.
4 - Unorthodox (Netflix)
Une plongée originale dans la culture juive ultraorthodoxe, à travers le destin d'une jeune femme en quête de liberté. Une héroïne bouleversante, incarnée avec brio par Shira Haas, petit bout de femme au regard d'acier. Une oeuvre exigeante, qui parle Yiddish une grande partie du temps, mais qui nous tient en haleine pendant 4 heures.
3 - The Plot Against America (HBO / OCS)
Dans un climat délétère aux Etats-Unis, à l'approche d'une élection présidentielle capitale, David Simon offre une magnifique uchronie anti-Trump, l'adaptation d'un roman de Philip Roth qui s’interroge sur les potentialités fascistes de l’Amérique. Une mini-série qui résonne de manière incroyable aujourd'hui et qui définit tellement bien la très fine ligne de crête qui sépare l’espoir et le désespoir, le combat et l’abandon, la lutte et la résignation.
2 - The New Pope (HBO / Canal +)
The Young Pope était déjà une petite merveille de télévision. La suite est encore mieux. Une véritable bénédiction chic, provocante, sensuelle, somptueuse. Paolo Sorrentino signe une satire théologique et politique à mourir de rire, portée par un John Malkovitch extraordinaire.
1 - The Last Dance (ESPN / Netflix)
Sans aucun doute l'épopée immanquable de ce début d'année 2020. Un docu-série incroyable, bourré d'images inédites fabuleuses, de témoignages saisissants, aussi haletant qu'un thriller de Brian de Palma, aussi spectaculaire qu'un bon vieux John Woo. Qu'on aime ou pas le basket, la véritable histoire de Michael Jordan dépasse toutes les autres fictions haut la main.
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