L’équipe derrière Engrenages se reforme pour une série judiciaire. Un récit de l’empowerment féminin qui bute sur des maladresses de style.
Anne Landois revient par la case « création originale Canal+ ». Celle qui a orchestré les intrigues de quatre saisons d’Engrenages livre une série judiciaire aux effluves de polar, autour d’un collectif qui a fait l’âge d’or de la série avec elle : le producteur Vassili Clert, le scénariste Simon Jablonka et l’avocate Clarisse Serre, juriste et caution ad hoc. 66-5 - qui débuté ce lundi soir sur Canal + - est même librement inspirée du parcours d’avocate de cette dernière qui a franchi le périphérique parisien pour exercer en banlieue.
Sur cette base, la showrunneuse, épaulée d’Audrey Fouché (Les Revenants), croque le portrait d’une avocate pénaliste (Alice Isaaz, qui porte la série) obligée de repenser sa carrière et son existence lorsque son époux est accusé de viol. Se retirant dans la cité de son enfance, elle se heurte à un passé qu’elle aurait préféré oublier. Engrenages a toujours porté le réalisme en étendard, 66-5 ne fait pas autre chose. Ce parti pris a aussi, parfois, conféré au cop show de référence de la chaîne cryptée une certaine rigidité. 66-5 semble décidée à sortir des clous en optant pour une narration non linéaire à base de flash-back, et retrace les déboires de son héroïne ou esquisse son émancipation.
Sauf qu’entre deux temporalités, la série s’égare, délaisse son point de vue pour mettre l’emphase sur l’histoire criminelle qu’elle va devoir démêler, contraignant la fiction à des contorsions et rebondissements à marche forcée. Les amateurs d’Engrenages y retrouveront les marqueurs phares qui ont fait son succès, comme un ultime cadeau d’adieu.
66-5, saison 1 en 8 épisodes, à voir à partir du lundi 18 septembre sur Canal +.
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