Grande, blonde aux yeux bleus, d'une réserve qui n'est souvent qu'apparente, Cybill Shepherd aurait pu être une héroïne d'Hitchcock. Mannequin à New York, elle est remarquée par le cinéaste Peter Bogdanovich, qui lui donne un rôle important dans la plupart de ses films. Comédienne adroite, elle incarne avec finesse, dès la Dernière Séance (P. Bogdanovich, 1971), une jeune fille de bonne famille, velléitaire, finalement absorbée par un milieu social qu'elle veut fuir. C'est à peu près le même rôle qu'elle tient dans Daisy Miller (id., 1974) et dans Taxi Driver (M. Scorsese, 1976). Mais Bogdanovich prouve dans Enfin, l'amour (1975) qu'elle n'a pas l'étoffe d'une actrice de comédie musicale. Plus dans ses cordes est le personnage de jeune délurée qu'elle joue dans Une femme disparaît (A. Page, 1979), remake assez terne du film de Hitchcock. Sans Bogdanovich (Texasville, 1990), il semble que sa carrière stagne quelque peu (Le ciel s'est trompé, Emile Ardolino, 1989).