En réponse au renvoi de Laurent Huberson, rédacteur en chef d’Enquête Exclusive, de nombreux journalistes se trouvaient cet après-midi devant le siège d'M6 pour exprimer leur mécontentement. Télé 7 Jours était présent et a recueilli plusieurs témoignages.
En réponse au renvoi de Laurent Huberson, rédacteur en chef d’Enquête Exclusive, de nombreux journalistes se trouvaient cet après-midi devant le siège d'M6 pour exprimer leur mécontentement. Télé 7 Jours était présent et a recueilli plusieurs témoignages.Difficile d’accéder au bâtiment de M6 aujourd’hui à 13 heures. Devant le siège de la chaîne, une centaine de journalistes, rédacteurs en chef des différents magazines et présentateurs (Nathalie Renoux, Aïda Touihri…) était réunie pour affirmer leur soutien à Laurent Huberson, rédacteur en chef d’Enquête exclusive (produite par C-productions, société de production liée à M6), évincé de son poste jeudi soir (lire la news).Version officielle de cette histoire : une incompatibilité d’humeur entre Laurent Huberson et Bernard de La Villardière serait à l’origine de cette décision de la direction de M6. "Personne n’est propriétaire d’une émission, mais dans ce cas précis, on a préféré sacrifier un professionnel reconnu par l’ensemble des équipes à un présentateur", avouait un salarié sous couvert de l’anonymat. "Dans cette entreprise, d’habitude, nous sommes récompensés pour le travail réalisé. Aujourd’hui, la brutalité de ce choix nous choque et est incohérente avec la philosophie prônée depuis des années. Tous les rédacteurs en chef se sentent désormais menacés ! L’avis d’un présentateur devient plus important que le travail effectué par les équipes !". Le conflit couvait en réalité depuis six mois. Six mois pendant lesquels Laurent Huberson a toujours reçu le soutien de ses équipes et de Jérôme Bureau, patron de l’info à M6. Pourtant, la direction a tranché en faveur du présentateur, également producteur.Et c’est bien là que le bât blesse. Sa société de production, Ligne de Front, fourni des documentaires à Enquête exclusive. Pas assez selon Bernard de La Villardière. "Pourtant, le nombre de reportages ne cesse d’augmenter au fil des années, et Ligne de Front bénéficie d’un contrat cadre avec la chaîne qui nous oblige à diffuser un nombre de minutes par an. Aucune autre boîte de prod ne bénéficie d’un tel traitement", expliquait une journaliste. Lors d’une assemblée générale, un cadre de la direction aurait reconnu que Ligne de Front bénéficiait d’un traitement de faveur… "Il y a un vrai conflit d’intérêt. Le présentateur annonce des documentaires produits par sa propre société. Ca nous rappelle les polémiques avec d’autres animateurs-producteurs il y a quelques années qu’on appelait les voleurs de patates", ironise un journaliste. De quoi faire râler aussi les autres sociétés de production qui travaillent régulièrement pour le magazine et qui ont vu leurs commandes diminuer…Marine Vogel, élue du Comité d’Entreprise et rédactrice en chef adjointe de Zone Interdite, confirme que la décision d’évincer Laurent Huberson été qualifiée de "mauvaise" par un responsable de la chaîne. "Avec ce rassemblement, nous prouvons notre solidarité. Je n’avais jamais vu ça à M6 en 15 ans. J’espère que cela débouchera sur la création d’une Société des Journalistes. Pour Laurent, la direction lui a proposé la rédaction en chef d’un futur magazine. Il s’agit d’une vraie proposition, ferme et intéressante. Mais il faut lui laisser un peu de temps avant de pouvoir répondre". Les salariés de C-Productions ont par ailleurs envoyé un communiqué à la direction afin d’exprimer leur colère et leur indignation. Ce texte a été signé par une centaine de personnes de la chaîne dont Guy Lagache, Estelle Denis, Nathalie Renoux, Aïda Touihri et Claire Barsacq. Eva ROQUE
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