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En 2000, José Luis Guerín a suivi la construction d’un groupe d’immeubles dans le quartier du Barrio Chino, à Barcelone. Il a ajouté à cette expérience des personnages créés de toutes pièces pour proposer un film funambule, entre docu et fiction. S’il ne sort en France que sept ans plus tard, En construcción sidère pour avoir su enregistrer l’impact d’une Europe libérale sur les classes ouvrières. Devançant le cinéma d’un Jia Zhang Ke (Still Life), Guerín raconte l’érosion que provoquent les nouveaux systèmes économiques sur les codes qui régissent les valeurs humaines et culturelles. Parfois exténuant par la durée de certaines scènes, ce film n’en est pas moins un renversant témoignage, d’autant plus
fort qu’il vient déjà du passé. Mais il reste percutant sur le chantier – encore actuel –, des profondes mutations sociales.