-
Des ouvriers prennent en otage leur patron et se retranchent dans l’usine que ce dernier vient de mettre en faillite. Dehors, les hommes de main de l’oligarque préparent l’assaut... Sur le papier, Factory a tout pour plaire : un propos antilibéral dans l’air du temps et une atmosphère virile d’actioner en milieu fermé. À l’écran, après une mise en place efficace (caractérisation au poil, enjeux clairement posés, mise en scène aussi esthétisante qu’immersive), le film, beaucoup trop long, enchaîne les tunnels de dialogues sur l’état de déliquescence du régime russe, dont Yuri Bykov est un ardent contempteur – on lui doit aussi Le Major et L’Idiot. Le cinéma direct de Bykov reste cependant une alternative intéressante aux réflexions plus méta et sacrées de Zviaguintsev (Léviathan) et de Serebrennikov (Leto).