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Si l’architecture est bien l’art qui consiste à "remplir l’espace de lumière et de gens", alors Alexandre a négligé la lumière : au prétexte d’éviter les contaminations, il a ainsi conçu un hôpital sans fenêtres. Pour lutter contre la mélancolie qui mine son travail et son couple, et retrouver un peu de spiritualité, il part se ressourcer sur les rives du lac Majeur avec son épouse. Le miracle semble advenir à la faveur d’une double rencontre. Eugène Green construit ce "voyage en Italie" avec sa musicalité propre, anti naturaliste, ivre d’esthétique baroque, de champs/contrechamps frontaux et de dialogues ciselés. C’est majestueux et en même temps léger, gorgé de malice. Les fantômes du passé vivent en bonne intelligence avec le présent. Voilà un fi lm euphorisant sur la langueur.
Toutes les critiques de La Sapienza
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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L’humour et le goût baroque du paradoxe sont en effet de mise ici et donnent au didactisme assumé du film une tournure enjouée, gracieuse.
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Une oeuvre rigoureuse et subtile, pétrie de beauté et d’intelligence.
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Outre son point de vue enrichissant sur l'architecture, le film, pénétré par la musique éthérée de Monteverdi, procure les mêmes effets qu'une cure de rajeunissement.
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Retour gagnant d’Eugène Green. Fidèle à son style baroque et antinaturaliste, le cinéaste français originaire du pays de "Barbarie", comme il aime à appeler les Etats-Unis, entraîne un couple à bout de souffle dans un voyage en Italie.
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Une fois admis les codes d'Eugène Green, diction emphatique, plans statiques, si on accepte de s'ennuyer parfois - et pourquoi pas? c'est une ascèse qui décharge et aère - il y a des trésors à découvrir.
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La beauté du film tient pour beaucoup à la manière dont ses personnages plantent leur regard dans celui de la caméra, tandis qu’ils conversent d’un gracieux mystère dont la clé se trouve déjà livrée, magnifique, au spectateur, pure réfraction de lumière à même le marbre d’un visage.
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Ce long chemin parcouru, avec invention et moments de grâce mais souvent aussi effort, parfois systématisme, trouve ici une sorte d’accomplissement à la fois évident et qui semble s’envoler, comme la caméra suivant les lignes de force de l’architecture, vers la lumière.
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Cette confrontation entre deux générations illustre la nécessité du dialogue libérateur. Un film exigeant et rare.
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Par ses codes esthétiques rigoureux, ses dialogues très écrits énoncés d’un ton neutre, qui admet pourtant d’infimes inflexions, et le jeu millimétré des champs contre-champs, "La Sapienza" nécessite du spectateur qu’il en accepte la singularité.