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Après avoir installé son Usine de films amateurs au Centre Pompidou l’an dernier, Michel Gondry poursuit sa petite entreprise de démocratisation de la pratique du cinéma. Ce film est ainsi né de sa rencontre avec les lycéens d’un centre d’activités culturelles du Bronx, qui interprètent plus ou moins leur propre rôle. Le concept est assez joli : un trajet en bus comme prétexte pour passer du portrait de groupe à celui d’une poignée d’individus, du collectif à l’intime, à mesure que les passagers descendent. Mais l’ingéniosité du projet est aussi sa limite. Au départ plein comme un oeuf, saturé d’idées et d’énergie hip-hop, le film, plus fort sur les plans larges que sur les plans rapprochés, perd beaucoup de sa vigueur au fil du parcours. Reste un bel éloge de la communauté et de l’art brut dans la veine de Soyez sympa, rembobinez et Block Party. Gondry continue de se délester de ses effets de signature pour mieux se réinventer en auteur partageur
Toutes les critiques de The We and the I
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Des racailles insupportables sur les sièges du fond à la bêcheuse qui organise la fête pour ses 16 ans, les passagers de ce bus rient, crient et pleurent. Et leur conducteur, Michel Gondry, nous convie à un road movie - enfin, plutôt un bus movie - tout aussi original et plein d’humanité que ses films précédents.
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Quand on s'embarque dans The We and the I, que va t-on voir ? Juste autre chose. A partir du moment où l'on cherche à faire entrer le film dans des cases prédéfinies, il sera difficile de l'apprécier. Ni fiction assumée, ni documentaire, jamais expérimental, pas davantage traditionnel, il est hors de tout et hors de ce que son créateur a déjà pu nous offrir. C'est un entre-deux perpétuel, une envie de montrer qu'on peut encore renouveler le cinéma grâce aux technologies les plus récentes et produire naïvement des histoires avec trois fois rien et en allant vers la simplicité. Dans l'esprit, une certaine idée de la Nouvelle Vague, dans la forme, on est chez le cinéaste qu'on connait avec son imaginaire réaliste autant que poétique et l'idée de montrer que le cinéma peut surgir de n'importe où et être accessible à n'importe qui.
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Le street movie de Michel Gondry va suivre, en temps réel, son parcours et les petits drames cruels qu'il transporte (...) Mais comme un sablier, le bus se vide au fil du trajet et la férocité collective laisse place à des dialogues plus intimes et plus bienveillants. Où se situe , pour chacun, le moment de vérité ? Le moi est-il plus vrai dans le nous ou dans le face à face ?
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"The We and the I", huitième long métrage de Michel Gondry – et de toute évidence son meilleur, son plus pur, son plus enlevé.
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Léger en apparence, "The We and the I" se cache derrière ses faux airs de teen movie malin pour mieux émouvoir : un beau et grand petit film.
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Ce projet nous émeut par sa spontanéité, son enthousiasme et l'humour de ces jeunes acteurs (...) du grand Gondry.
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Réaliste, joyeux, parfois touchant, cet exercice cinématographique est superbement réalisé par un Gondry qui fourmille d'idées.
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On retrouve ainsi, dans "The We and the I", tout ce qui fait la "marque" Gondry, sans avoir pour autant la moindre impression de déjà-vu
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Sans jamais théoriser son propos, Michel Gondry arpente les terres du faux documentaire (certains plans truqués évoquent son amour pour le cinéma bricolé) pour mieux faire ressortir la vérité du vécu de ces jeunes. Des mots aux attitudes, la violence transpire de chaque plan, y compris dans les moments les plus potaches, au point de créer une tension dramatique qui trouve son point d’orgue dans les dernières minutes d’un long-métrage gonflé. Même si la formule est galvaudée, on serait tenté de dire que The We and the I est pour Michel Gondry le film de la maturité. Laissez-vous donc embarquer dans ce bus qui vous réserve bien des surprises, allant du rire à l’émotion la plus pure.
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Si la Gondry’s touch est parfois forcée (les trucages bricolos, ici superflus), elle met malignement la culture YouTube au service du récit (les saynètes filmées au téléphone portable). Un petit manifeste ludique en faveur du « vivre ensemble », marotte de Gondry depuis « Block Party ».
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Michel Gondry brosse le portrait grouillant de vie, de paradoxes, d'humour, et, à l'arrivée, d'émotion, d'une jeunesse américaine victime de ses codes.
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"The We and the I" réunit deux qualités jusqu'ici incompatibles, l'énergie propre au déchaînement hormonal et la clairvoyance. (...) "The We and the I" parvient alors à une espèce de sérénité, dans laquelle il n'est pas interdit de trouver un peu de nostalgie pour ce cruel moment de la vie.
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C'est à la fois amusant et passionnant (...). Un drôle de film entre fiction, impro et quasi docu qui colle parfaitement au travail de Gondry, lui qui, cinéaste singulier, explore la singularité de ses personnages. Il n'y a pas de hasard.
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La trouvaille, c'est que toutes ces personnes gagnent leurs galons de personnages, c'est à dire de fiction, par la mise en scène de récits autobiographiques pour le moins fantasques.
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(...) Gondry nous propose cet exercice de style à la trame rigoureuse et à la forme libre, ce croquis social en faux "temps réel".
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Ce trajet à travers les rues de New York, qui donne l'impression heureuse d'avoir été filmé en temps réel, tient, mine de rien, du voyage initiatique.
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En filmant le comportement d'élève dans le bus qui les ramènent chez eux, Michel Gondry dénonce avec finesse et humour ces attitudes grégaires qui transforment parfois les ados en bourreaux. (...) A voir sans hésiter.
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Michel Gondry se fait sociologue. Ambitieux mais anecdotique.
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Il y a, dans un style presque documentaire, tout le vrai de situations pleines de vitalité. (...) Une toute nouvelle émotion s'installe alors à l'écran. Vibrante de sincérité.
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(...) C’est une vraie cour de récré sur roues, bruyante et désordonnée. Qui finit par donner un peu mal à la tête. Dommage qu’il faille attendre que le bus se vide pour que le film offre enfin un peu de profondeur.