La date : lundi 14 septembreCe matin, rattrapage de Leaves of Grass, une dramédie de Tim Blake Nelson (The Grey Zone) avec deux Edward Norton pour le prix d’un : l’acteur y incarne un éminent prof de philo que son frère jumeau, cultivateur de beuh magouilleur, oblige à revenir dans son Oklahoma natal pour l’impliquer dans ses combines. Si Norton relève haut la main le défi du double rôle, la performance ne cache pas très longtemps la misère : anonyme et déjà vu, Leaves of Grass a tout de la mauvaise herbe.On n’en dira pas autant de Youth In Revolt, de Miguel Arteta. Michael Cera, le héros de Supergrave, y trouve son meilleur rôle, celui de Nick Twisp, un lycéen fan de Frank Sinatra qui vit dans la peur de rester puceau toute sa vie. Parti en camping pour l’été avec sa mère, il rencontre la fille de ses rêves, Sheeni Saunders. Pour la séduire, Nick sait qu’il va devoir vivre plus dangereusement et s’invente un alter ego, François Dillinger, qui détruit des voitures, éteint des cigarettes dans ses céréales et crache sur le tapis préféré de sa mère. Un double rôle (c’est une manie, ou quoi, aujourd’hui ?) idéal pour Cera, qui entretient et bouscule son image simultanément. Un teen movie pour adultes, touchant et mal élevé, qui brille par des dialogues particulièrement affutés.Après avoir cuisiné Edward Norton sur ses meilleurs rôles, direction l’Elgin Theatre, une des salles mythiques de la ville, pour la présentation officielle de The Invention of Lying, la nouvelle comédie de l’empereur du rire british Ricky Gervais, acclamé comme une rock star par le public. Le pitch est dément : dans un monde où l’on ne peut dire que la vérité, un homme va se découvrir la capacité de mentir. La première moitié du film est à crever de rire, s’éclatant à imaginer une société à l’honnêteté obligatoire (Jennifer Garner à Gervais, arrivé en avance chez elle pour l’emmener au restaurant : « vous êtes en avance. J’ai mis du temps à ouvrir la porte car j’étais en train de me masturber »). On se demande donc pourquoi Gervais décide à mi parcours de conduire la voiture dans le ravin en transformant The Invention of Lying en une comédie romantique totalement lambda. Sabotage !Le happening du jour : Arrrrrrgh ! Au début de chaque séance officielle, après les cinq pubs des divers sponsors qui commencent à tous nous rendre fous, un message apparaît à l’écran pour décourager le public d’essayer de pirater le film. Plutôt joueurs, les spectateurs ont pris l’habitude de l’accueillir avec un retentissant cri de pirate collectif. Mieux : on a même trouvé quelqu’un qui en a fait un t-shirt. En vente dans toutes les meilleures files d’attente du festival.Mathieu CarratierToronto Day 1Toronto Day 2Toronto Day 3Toronto Day 4
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