Choix n°1 : Le Hobbit : La Désolation de Smaug, de Peter Jackson, avec Martin Freeman, Orlando Bloom...Synopsis : La Désolation de Smaug raconte la suite des aventures de Bilbon Sacquet, parti reconquérir le Mont Solitaire et le Royaume perdu des Nains d'Erebor, en compagnie du magicien Gandalf le Gris et des 13 nains, dont le chef n'est autre que Thorin Écu-de-Chêne. Après avoir survécu à un périple inattendu, la petite bande s'enfonce vers l'Est, où elle croise Beorn, le Changeur de Peau, et une nuée d'araignées géantes au cœur de la Forêt Noire qui réserve bien des dangers. Alors qu'ils ont failli être capturés par les redoutables Elfes Sylvestres, les Nains arrivent à Esgaroth, puis au Mont Solitaire, où ils doivent affronter le danger le plus terrible – autrement dit, la créature la plus terrifiante de tous les temps qui mettra à l'épreuve le courage de nos héros, mais aussi leur amitié et le sens même de leur voyage : le Dragon Smaug.L'avis de Première : Violent, épique et mystérieux : La désolation de Smaug tient toutes ses promesses de grand spectacle digitalisé, évitant les travers de la grosse machinerie pour garder, chevillé au corps, un supplément d'âme, un souffle humain (merci Martin Freeman et Luke Evans) qui fait la suprématie du king Jackson. Avec ce deuxième opus - pendant évident des Deux Tours - Jackson rappelle l’évidence. A savoir : à Hollywood il est désormais le meilleur storyteller, un raconteur d’histoire à l’ancienne qui sait imprimer au récit un dynamisme ébouriffant, réinvente la rythmique binaire du montage alterné (OMG l'entremêlement du combat de Gandalf contre les orques et la visite de la caverne de Smaug par les nains), réussit à mêler ses monstres, ses nouveaux personnages et son fantasme de cinéma total (il croise le film d'aventure, l’épopée fantastique, la comédie et le voyage initiatique) avec un talent sidérant. (Lire la suite ici)Bande-annonce : Choix n°2 : All is lost de J. C. Chandor, avec Robert RedfordSynopsis : Au cours d'un voyage en solitaire à travers l'Océan Indien, un homme découvre à son réveil que la coque de son voilier de 12 mètres a été percée lors d'une collision avec un container flottant à la dérive.Privé de sa radio et de son matériel de navigation, l'homme se laisse prendre dans une violente tempête. Malgré ses réparations, son génie marin et une force physique défiant les années, il y survit de justesse.Avec un simple sextant et quelques cartes marines pour établir sa position, il doit s'en remettre aux courants pour espérer se rapprocher d'une voie de navigation et héler un navire de passage. Mais le soleil implacable, la menace des requins et l'épuisement de ses maigres réserves forcent ce marin forcené à regarder la mort en face.L'avis de Première : J.C. Chandor a conçu All Is Lost en réaction à Margin Call, son précédent film où il décryptait l’explosion d’une bulle financière, avec des joutes verbales et un beau casting enfermé dans un open space. Cette fois, il propose un acteur seul à l’écran (Robert Redford, magistral), en pleine mer et sans aucun dialogue. Une immersion totale dans l’horreur du vide qui interdit les artifices (pas de flash-back, de voix off ou de violons). Cet art radical du contre-pied permet au réalisateur de privilégier l’épure à la dramatisation et de traduire une situation complexe de manière simple. Ainsi, lorsque le personnage éprouvé, perdu sur son voilier, est ignoré par des paquebots de marchandises, Chandor sous-tend les ravages d’un capitalisme bien plus féroce que les requins. En tant que fondateur du festival de Sundance, Redford, lui, souffre pour un cinéma indépendant menacé de disparition. De la même façon qu’un homme voit défiler sa vie avant de mourir, des souvenirs émouvants de ses rôles chez Arthur Penn, Sydney Pollack, George Roy Hill reviennent nous hanter pendant l’épreuve de survie. Ce septuagénaire, revenu de tout, apporte son vécu, son expérience de la vie et ses combats à ce navigateur regardé par l’abysse, fragile comme une flamme sur le point de s’éteindre. À travers lui, Chandor demande si l’humanité mérite d’être sauvée et fait appel à la manière dont chaque spectateur appréhende l’existence, selon qu’il se considère altruiste ou misanthrope. Au-delà de son intensité inoubliable, la dernière scène d’All Is Lost sonde clairement cette foi et, en laissant les options ouvertes, produit un éclat éblouissant, proche de la grâce.Bande-annonce : Choix n°3 : A Touch of Sin, de Jia Zhang-Ke, avec Wu Jiang, Zhao Tao...Synopsis : Dahai, mineur exaspéré par la corruption des dirigeants de son village, décide de passer à l’action. San’er, un travailleur migrant, découvre les infinies possibilités offertes par son arme à feu. Xiao Yu, hôtesse d’accueil dans un sauna, est poussée à bout par le harcèlement d’un riche client. Xiao Hui passe d’un travail à un autre dans des conditions de plus en plus dégradantes. Quatre personnages, quatre provinces, un seul et même reflet de la Chine contemporaine : celui d’une société au développement économique brutal peu à peu gangrenée par la violence.L'avis de Première : Une route sur une montagne pelée, deux motards burinés, un gunfight foudroyant découpé à la Kitano : en deux-trois minutes de film, les chroniques pop langoureuses qui ont fait la réputation de Jia Zhang-Ke paraissent déjà bien loin. Et pourtant, cette première incursion ô combien maîtrisée dans le cinéma de genre prolonge la quête que le cinéaste a entamée à la fin des années 90 avec Xiao Wu – Artisan pickpocket : capter les mutations d’un pays passé du maoïsme pur à l’économie de marché la plus débridée en deux temps, trois mouvements. Dans cette version orientale de A History of Violence adaptée à l’échelle d’un territoire gigantesque et hétérogène, le réalisateur filme une suite d’explosions de violence ainsi que des personnages écartelés entre hébétude, consternation et révolte primitive. Un grand eastern.Bande-annonce : Les autres sorties de la semaine sont ici
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