Mads Mikkelsen/Anders Thomas Jensen : Le duo gagnant de la comédie noire danoise
EuropaCorp/Urban Distribution/M6 Vidéo

Avant Riders of Justice, qui arrive cette semaine en DVD, le réalisateur et l'acteur ont tourné Les Bouchers verts ou encore Men & Chicken. Première vous les recommande.

Diffusé directement sur Canal +, Riders of Justice est à présent disponible en VOD et DVD. Et cette comédie noire vaut le détour ! Elle a conquis Première avec ses situations et personnages loufoques, et ce n'est pas la première fois que Mads Mikkelsen nous impressionne dans un film de Anders Thomas Jensen. L'acteur et scénariste (il a par exemple co-écrit Antichrist de Lars Von Trier, Revenge de Suzanne Bier et The Salvation, de Kristian Levring) est devenu réalisateur dans les années 1990. Il a reçu l'Oscar du meilleur court métrage en 1998 pour Soirée d'élections (Wolfgang et Valgaften). Il est alors passé à la mise en scène de longs métrages en 2000, et en a sorti cinq : Lumières dansantes, Les Bouchers verts, Les Pommes d'Adam, Men and Chicken et donc Riders of Justice. A chaque fois, Mads était de la partie, souvent accompagné de Nikolaj Lie Kaas (Les Idiots, Les Enquêtes du département V) et Nicolas Bro (The Killing). La rédaction vous conseille particulièrement trois films bien barrés de leur filmo en duo.

Les Bouchers verts (2003)
Deux bouchers remportent le succès en vendant de la viande humaine. Contre toute attente, le film arrive  à s’écarter de la comédie macabre  pour se concentrer avec une étonnante bienveillance sur des personnages vigoureusement interprétés. Il y a assez de style et d’originalité chez cet auteur danois pour donner envie de guetter ses prochains films.
Gérard Delorme

Men & Chicken (2015)
A la mort de leur père, deux frères découvrent qu’ils ont été adoptés et que leur père biologique est un mystérieux généticien qui travaille isolé du monde. Ils partent à sa rencontre.

Mads Mikkelsen renoue avec sa nature sauvage. Pas le sex symbol animal comme le fantasme Winding Refn, non, le sauvage primaire et brute. De retour chez Anders Thomas Jensen, cinéaste corrosif (Adams Apple) et scénariste prolifique (de films aussi différents qu’Antichrist, The Salvation ou Revenge), la star internationale se vautre avec un plaisir fou dans la fange de son personnage d’Elias, attardé, obsédé sexuel incontrôlable, qui n’est qu’un exemplaire de la fratrie la plus malsaine et dérangeante jamais vue au cinéma. Avec son frère Gabriel, il emménage dans une ferme délabrée où vivent, au milieu des poules et des cochons, trois hommes adultes dégénérés, ayant grandi loin des conventions sociales qui « humanisent » et qui s’avèrent être leurs demi-frères. A la recherche de leurs racines familiales, ils vont découvrir des origines bien plus profondes et bouleversantes au cours d’un voyage régressif aussi drôle que cruel. Dans cette porcherie éloignée de tout semblant de société, au milieu de ces êtres livrés à leur animalité primaire que le frère aîné, unique représentant de la civilisation, tente d’éduquer en leur apprenant les bases de l’hygiène et de la culture – les explications de texte biblique au coin du feu sont des moments d’anthologie –, s’affrontent rien de moins que l’inné et l’acquis, l’homme et la bête, Dieu et Darwin.
Vanina Arrighi de Casanova


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Riders of Justice (2021)
On connaît depuis Les Bouchers verts l’aisance d’Anders Thomas Jensen à injecter de l’humour dans le tragique. Riders of Justice obéit à la même logique, s’ouvrant sur un accident ferroviaire qui coûte la vie à la femme de Markus (Mads Mikkelsen, impérial), un militaire qui rentre au Danemark s’occuper de sa fille. On pense alors assister à la reconstruction difficile d’un lien familial distendu. Jusqu’à ce que débarque chez Markus l’un des survivants du train qui lui explique que ce déraillement n’a rien d’accidentel, mais qu’il s’agit un attentat commis par un gang contre un de ses ex-membres. Le film se déploie alors dans un parfait équilibre entre thriller et humour noir avec un trio d’« enquêteurs » complotistes comme échappés d’un film des frères Coen. Dommage que dans sa dernière ligne droite, le cinéaste y ajoute une touche de mélo hors sujet qui gâche un peu le plaisir.
Thierry Cheze


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