Un Johnny Depp très en retard mais très humble à la conférence de presse de Jeanne du Barry

L’acteur a fini par se présenter face aux journalistes après avoir loupé le photocall du film.

Johnny Depp a brillé par son absence lors du traditionnel photocall de Jeanne du Barry, programmé ce mercredi en fin de matinée. Au lendemain de la présentation du film, en ouverture du Festival de Cannes, la star américaine allait-elle aussi sécher la conférence de presse qui suivait, et donc esquiver les questions qui fâchent sur sa présence sur la Croisette ? La veille, lors de la conf du Jury, Brie Larson avait été interrogée sur le sujet et avait répondu avec gêne…

La conférence de presse commence finalement avec une vingtaine de minutes de retard, et la chaise de Depp est vide. "Il arrive", assure Maïwenn. Les journalistes sont sceptiques, puis Variety révèle que l’acteur est coincé dans les bouchons cannois. Finalement, il se présente au bout de dix minutes, sous les applaudissements, et prend place au côté de la réalisatrice, vêtu d’un costume sombre et de lunettes légèrement fumées laissant entrevoir son regard.

Pas très pro, pas très poli, le Johnny ? Peur d’affronter la presse, le Depp ? Rien de tout cela. Certes, son retard faisait tâche, mais il aura permis à Maïwenn de répondre à des questions pendant la première partie de la conférence, notamment sur ce casting étonnant ("Je devais l’embrasser donc je préférais prendre un acteur sexy"), et la solubilité de son style, très improvisé, dans le genre du film d’époque. Car après son arrivée, les journalistes n’en avaient plus que pour Depp.

"J'ai eu un peu peur au début, j'avais l'impression d'être coincé dans une boucle", explique Johnny Depp en préambule, au sujet des 7 minutes de standing ovation reçues par Jeanne du Barry. Cherchant souvent ses mots, il se montre très humble, loue le travail de Maïwenn et rappelle à plusieurs reprises que l’objet de cette conf' est le film et pas sa personne. Et répond avec des formules bien à lui : "Je n’ai pas eu d’hésitation concernant le personnage de Louis XV ni le fait de jouer en français. C’est comme courir entre les goutes".

Depp a presque tenté de dissuader Maïwenn de l’engager. N’y avait-il pas un acteur français disponible pour ce rôle ? Puis il s’est laissé convaincre : "J’ai trouvé ça très courageux de sa part de prendre un plouc du Kentucky pour jouer Louis XV. Je me suis demandé si j’allais être à la hauteur, je ne voulais pas prendre la place de quelqu’un d’autre. Je suis content qu’elle ait insisté, et moi d’avoir persévéré."

La rumeur disait que le tournage avait été infernal à cause de lui, mais comme Maïwenn, Benjamin Lavernhe a démenti, décrivant au contraire un acteur d’une "grande humilité" : "Il ne dit pas je suis une star, il dit je suis comme toi, et même j’ai besoin de toi. On se retrouvait pour travailler des scènes à deux, c’était très fertile, on avait une vraie complicité de travail".

Et la polémique dans tout ça ? Les questions sur son divorce ultra médiatisé avec Amber Heard n’ont finalement pas noyé le reste. Et Depp y a répondu avec un mélange de dédain, de rancoeur et de philosophie. "Non je n’ai pas l’impression d’être boycotté par Hollywood, parce que je ne pense pas du tout à Hollywood, à vrai dire je n’ai pas besoin d’Hollywood. Nous sommes à une époque étrange ou tout le monde aimerait être soi-même mais on ne peut pas, parce qu’il faut se conformer."

Et quand on lui pose une question sur son grand retour, il tente de disséquer le terme, qui n’a visiblement aucun sens pour lui. "Qu’est-ce que c’est un come-back ? J’ai eu 17 come-back apparemment… Je vis à 45 minutes d’ici, peut-être que les gens ont arrêté de m’appeler parce qu’ils avaient peur, mais moi j’étais toujours là."

La rencontre de Johnny Depp avec la presse n’a donc pas été incendiaire, loin de là. La star est même repartie comme elle était arrivée, sous les applaudissements. Avant de partir pour photocall de rattrapage avec Maïwenn, qui semblait ravie, assurant que son film avait réussi son démarrage en salle.