C’est par une question philosophique que Patrick Bruel commence son interview accordée au Figaro pour son rôle dans Le Prénom. "Toute vérité est-elle bonne à dire ?" Aujourd’hui, c’en est une autre qui est relevée depuis la sortie du film de Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière, adaptée de leur propre pièce du même nom. Peut-on tout adapter au cinéma ? Pour l’acteur, "dès la sixième page, à la lecture de la pièce", il "savait que ce serait un film."L’argument est simple, Vincent (Patrick Bruel) s’apprête à devenir père. Il se rend chez sa sœur (Valérie Benguigui) et son beau-frère (Charles Berling). Cette réunion est l’occasion pour lui d’annoncer le futur prénom de l’enfant. Mais le choix des parents résonne comme un coup de théâtre et provoque une véritable discorde entre les protagonistes. "Un prénom qui crée un malaise, ce malaise qui en crée un autre, et on arrive au cataclysme."A la manière de Bacri et Jaoui dans Un air de famille ou de Carnage de Roman Polanski, ce film propose un huit clos porté à l’écran à l’image de la pièce de théâtre. Une pièce que Patrick Bruel connaît bien, il l’a joué sur les planches avec Valérie Benguigui plus de 200 fois au théâtre Edouard VII, à la différence de Charles Berling qui n’avait pas participé à l’aventure.Pour l’acteur principal, la pièce ressort gagnante à travers cette adaptation: "L’émotion, la proximité de la caméra, les gros plans, les silences." ajoutent du caractère au script. Retranscrire le mobile au cinéma reste cependant conflictuel, le huit clos n’a jamais eu une portée cinématographique, il reste plus naturel au théâtre. Lorsque l’on demande à l’acteur ce que la pièce est susceptible de perdre, la réponse est franche, concise. "Rien." Pour lui, "C’était le risque, elle pouvait tout perdre, sa quintessence, sa drôlerie, son immédiateté. Elle pouvait par le jeu du huit clos, devenir rébarbative. Elle ne l’est pas." Il ajoute même qu’ "on a cette petite touche d’émotions en plus parce que la caméra est venue [les] chercher de très près."Une prise de risque néanmoins mesurée puisque les huit clos parviennent à rencontrer d’immenses succès, comme cela fut le cas pour Le dîner de cons. Ces films nécessitent des acteurs de choix capables de faire oublier l’aspect réduit de l’espace, des acteurs qui n’ont finalement "jamais eu peur de se cogner.", selon Bruel.Le Prénom sort aujourd'hui au cinéma. Bande-annonce :
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- Patrick Bruel : "Dès la sixième page du script de la pièce Le prénom, je savais que ce serait un film."
Patrick Bruel : "Dès la sixième page du script de la pièce Le prénom, je savais que ce serait un film."
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