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L’acteur éprouve "un terrible regret" au sujet de son article et se défend d’avoir permis la capture de Joaquin Guzman.

C’est avec amertume que Sean Penn est sorti dimanche de son silence à propos de sa rencontre controversée avec le baron de la drogue mexicain Joaquin Guzman, aussi connu sous le nom d’El Chapo. Une semaine après la parution de son récit dans Rolling Stone, soit au lendemain de l’arrestation du narcotrafiquant, l’acteur estime que son article est "un échec".

El Chapo : que risque Sean Penn à avoir rencontré le baron de la drogue ?

"Il y a ce mythe qui prétend que la visite que mes collègues et moi-même avons rendue à El Chapo a été "essentielle" dans sa capture, pour reprendre les termes du procureur général du Mexique, explique l’acteur hollywoodien au journaliste Charlie Rose dans l’émission 60 minutes sur CBS News. Nous l’avons rencontré le 2 octobre, soit des semaines avant son arrestation (le 8 janvier à Los Mochis, ndlr), dans un endroit très éloigné de celui où il a été capturé". "Le gouvernement mexicain est clairement humilié que nous ayons trouvé Guzman avant eux, poursuit l’acteur. Mais personne ne l’a trouvé. Nous ne sommes pas plus malins que la DEA ou que les services de renseignements mexicains. Nous avions juste un contact". Ce dernier n’est autre que l’actrice de télénovela mexicaine Kate Del Castillo, désignée comme la "faiblesse" d’El Chapo par les autorités mexicaines.

Quant aux problèmes déontologiques que pose l’interview - Sean Penn n’étant pas journaliste - l’acteur accuse la jalousie: "Obtenir la story que tous les journalistes du monde rêveraient d’avoir créé forcément des envieux".

L’acteur nie craindre que ses jours soient en danger à cause de l'affaire mais confie éprouver "un regret terrible" à propos de la réception de son article par la presse internationale, laquelle a, selon lui, "ignoré le propos" de sa démarche originale, c’est-à-dire lutter contre le trafic de drogue. "Nous voulons tous que le problème de la drogue s’arrête, tout comme les meurtres à Chicago. Nous (les Etats-Unis, ndlr) sommes les consommateurs. Qu’on le veuille ou non nous sommes tous complices (…). Et combien sont ceux qui en ont parlé depuis la parution de l’article ? 1% ? Et encore, c'est généreux de ma part." Et de conclure par "soyons clairs, mon article est un échec"