Les réalisateurs du Groupe 25 images, un collectif vient de publier une lettre ouverte pour s’indigner "de la façon dont France Télévisions se débarrasse, par lot de trois et sans promotion, des épisodes de certaines séries. "
Vous ne le savez peut-être pas, mais certaines séries françaises restent dans les étagères de France Télévision sans véritables explications et pas seulement là d’ailleurs (où est passée, par exemple la série Dos au mur, pourtant récompensée par le public il y a deux ans à Séries Mania ?). Aujourd’hui le collectif Groupe 25 images, une association de réalisateurs de films de télévision vient de publier une lettre ouverte à France télévision, pour se plaindre de cette situation.Pour le moment, la chaîne n’a pas encore répondu… Voici le texte Communiqué du 2 octobre 2014Le temps du méprisLes réalisateurs du Groupe 25 images sont indignés de la façon dont France Télévisions se débarrasse, par lot de trois et sans promotion, des épisodes de certaines séries.Pire : d’autres œuvres ne sont pas diffusées du tout, ou très mal. Environ 20 millions d’euros gâchés ces dernières années, selon un hebdo télé ! Pourquoi dissimuler ces « encombrants » audacieux, ces films ou séries de grande qualité ? Parce qu’ils font peur aux experts de l’audience s’ils ne sont pas dans le registre de la comédie consensuelle ou du polar patachon… Pourtant, au début de son mandat, Rémy Pflimlin avait affirmé, dans un entretien au Journal du Dimanche, son souci de « moins regarder les audiences et de continuer à prendre des risques avec des programmes ambitieux ».Ambition et intentions louables vite rengainées car les allers simples vers les oubliettes de France Télévisions continuent de plus belle, au désespoir des auteurs et des producteurs…Rémy Pflimlin ne semble pas être entendu par ses équipes. La logique des boutiquiers ignore les considérations culturelles et citoyennes du PDG. Esclave du divertissement rentable, le marketing d’antenne a déclaré la guerre à la culture. Ses complices ne savent pas déceler, au stade du scénario, la puissance, l’émotion et parfois la violence que le jeu des acteurs et la mise en scène vont ajouter avec force au texte écrit. Ils s’effraient de films forts et déroutants.En 2014, la grande braderie de ces films dérangeants ou iconoclastes s’amplifie. Le chant de sirènes, de Laurent Herbiet (scénariste d’Alain Resnais et Costa-Gavras), grand prix du Festival de La Rochelle 2011, a été « licencié » en juin sur France 2 à 22 h 30.Peur du sujet. (houlà ! les jeunes de banlieue…)Injustice reproduite en cascade ces dernières semaines sur France 3, où trois films forts ont été évacués le samedi à 23 heures et au-delà. Peur des sujets…- Le Chien de guerre, de Fabrice Cazeneuve. (houlà ! un soldat d’Afghanistan…)- Autopsie d’un mariage blanc, de Sébastien Grall. (houlà ! un film excentrique…)- Il était une fois… peut-être pas, de Charles Nemes. (houlà ! la culture maghrébine…)Nous attendions mieux de la direction actuelle de l’antenne et des programmes de France 3, qui assurait encore récemment vouloir « défendre la création et aller plus loin dans l’audace »…Faîtes-le ! Défendez nos - vos - films. Au mépris de son image et de son devoir de service public, France Télévisions humilie ces œuvres de qualité, leurs producteurs, scénaristes, réalisateurs, et tous les comédiens qui se battent avec eux. C’est aussi un dédain profond du téléspectateur. Ce n'est pas aux analystes des études de marché qui prétendent connaître le goût du public de décréter ce que doit être la création. Le marketing doit être au service de la création, et non l'inverse.« La télévision publique est là pour servir les citoyens et pas l'État ou les lobbys ». Chris Patten, PDG de la BBC.Christophe ANDREI, Frédéric TELLIER , présidentsAdeline DARRAUX, Laurence KATRIAN, Sandrine RAY, vice-présidentes Dominique BARON, Renaud BERTRAND, Pierre-François BRODIN, Jean Teddy FILIPPE, William GOTESMAN, François GUERIN, Lou JEUNET, Laurent JAOUI, Delphine LEMOINE, Jean-Pierre IGOUX, Laurent LEVY, Gilles MAILLARD, Alain NAHUM,Julien SERI, Philippe VENAULT, Patrick VOLSON, Eric WORETH, membres du bureau.
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