SAS: Rogue Heroes
BBC

Steven Knight s’attaque à l’histoire rocambolesque d’un commando anglais durant la Seconde Guerre mondiale en misant tout sur le fun. À voir dès ce soir sur Canal +.

Délaissant Birmingham, le créateur de Peaky Blinders adapte l’origin story des SAS, régiment fantôme des forces spéciales britanniques créé pour infléchir le cours du second conflit mondial en Afrique du Nord. L’entreprise n’a pas été une sinécure, si l’on en croit Ben Macintyre, auteur de l’ouvrage sur lequel la série est basée et qui s’est fait une spécialité des anecdotes d’opérations militaires insensées (voir le récent La Ruse). Le showrunner choisit la folie de l’histoire comme ligne directrice. Rogue Heroes est bien une série de Steven Knight, avec son récit romanesque porté par une bande-son anachronique.



Dopée au punk et au hard rock, elle dynamite la fresque guerrière aux airs de Canons de Navarone, que la distorsion des faits dans la joie et l’allégresse rapproche autant d’Inglourious Basterds. Mais si la fiction est d’abord affaire d’un bataillon de têtes brûlées aux caractères imprévisibles, leur caractérisation, poussée artificiellement par un curieux montage, patine.

Ce sont les différentes opérations militaires qui cimentent l’intrigue et assurent le spectacle. Il faut attendre de rentrer dans le dur pour apprécier les dynamiques entre ces antihéros, des barbouzes hauts en couleur portés par un casting en béton armé : Alfie Allen, Dominic West ou Connor Swindells. Si la série est renouvelée, les multiples opérations auxquelles ont pris part les SAS lui donneront l’occasion de fourbir encore ses armes. À moins qu’elle ne serve d’entraînement pour le projet de film Peaky Blinders, prévu pour se dérouler à la même période.

Rogue Heroes, en 6 épisodes, à voir dès le jeudi 1er décembre sur Canal +.

A lire aussi sur Première