Un puzzle géant à bord d'un paquebot, situé à la fin du XIXe siècle... Du moins, c'est ce que vous croyez !
Pas de spoilers ici ! De toute façon, même si on le voulait, on ne pourrait pas divulgâcher 1899. Parce qu'après six heures d'aventure (seuls les 6 premiers épisodes - sur 8 - ont été fournis à la presse), on ne sait toujours pas où va la nouvelle série des créateurs de Dark. Le duo allemand Jantje Friese et Baran bo Odar est de retour, plus énigmatique que jamais, dans un puzzle géant qui cache bien son jeu. Trop bien ?
Voilà ce qu'on peut dire : les passagers du "Kerberos" font le voyage transatlantique depuis l'Europe vers l'Amérique, en quête d'une vie nouvelle. Chacun vient d'un pays différent mais tous ont un passé trouble, voire torturé. Soudain, le capitaine Eyk Larsen reçoit un message de détresse, en provenance du "Prometheus", un autre paquebot de la même compagnie maritime, qui a disparu en mer depuis des mois. Il décide de changer de cap pour aller à son secours. Et là...
On n'en dira pas plus. De toute façon, ce serait impossible à résumer en quelques lignes, tant les mystères poussent aux quatre coins du "Kerberos". Vous trouviez que Dark était compliqué à comprendre ? 1899 va vous faire des noeuds dans le cerveau comme jamais. Les théories fourmillent dans votre esprit alors que le scénario balance un twist à la minute. "C'est quoi ce délire ?" deviendra vite votre leitmotiv et vous finirez par ne plus trop savoir où vous êtes : est-ce une série de voyage dans le temps à la Dark ? Une série de mondes parallèles à la Fringe ? Une série sur l'univers des rêves à la Inception ? Une série futuristo-apocalyptique à la Matrix ? Ou est-ce un peu tout ça à la fois ? Ce qui est sûr, c'est que 1899 s'amuse à questionner notre réalité, leur réalité. Et dans l'espoir d'avoir le fin de mot de cette histoire de fous, on s'obstine à regarder, encore et encore.
Même si parfois, on aurait envie de regarder autre chose. Car tout n'est pas réussi dans 1899, loin de là. Les deux premiers épisodes sont particulièrement ampoulés, déclinant de manière terriblement didactique une galerie de personnages divers du XIXe, pas très intéressante, et embourbés dans des intrigues intimes très artificielles, à la limite de la caricature grotesque. Le tout enveloppé dans une masse pâteuse de dialogues surannés, une sorte de cacophonie franco-japono-ibérico-polono-allemande pas très heureuse.
Mais qu'importe au fond. 1899 est une oeuvre de binge-watching à l'état brut. Un mystery drama totalement addictif. Et même si l'on trouve parfois épuisante l'overdose de puzzles, d'énigmes et des commentaires qui vont avec, on ne peut s'empêcher d'y retourner. Aussi parce que l'ambiance est sublime et ténébreuse. La mise en scène haletante et hypnotique met parfaitement en valeur le décorum de ce paquebot de l'angoisse à couper le souffle. Alors, oui, ça mérite de s'accrocher et de ne pas abandonner au cours du voyage. On peut faire confiance à Jantje Friese et Baran bo Odar pour nous amener à bon port.
1899, saison 1 en 10 épisodes - à voir sur Netflix dès ce jeudi 17 novembre 2022
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