Hans Albers

Hans Albers est un acteur et chanteur allemand. De son nom complet Hans Philipp August Albers, il voit le jour le 22 septembre 1891 à Hambourg.Fils d’un boucher, il ne s’intéresse à l’univers artistique qu’à la fin de son adolescence et prend alors des cours de comédie en cachette de ses parents. La guerre viendra, en 1915, interrompre ce début de parcours et le jeune homme est envoyé au front. Cependant, Hans Albers est très vite grièvement blessé et se voit donc rapatrié au pays. Après une longue convalescence, il déménage à Berlin et rejoint Max Reinhardt au Deutsches Theater. Il remporte son premier succès grâce à sa belle prestation dans la pièce Verbrecher au sein du Weimar Berlin. C’est d’ailleurs dans ce même théâtre que le comédien rencontre, en 1925, l’actrice (à moitié juive) Hansi Burg. Il entame alors avec elle une relation qui va durer jusqu’à sa propre mort.Hans Albers participe à plus de cent films muets avant de se retrouver à l’affiche du premier film parlant de l’histoire du cinéma allemand, Die Nacht gehört uns, en 1929. Il enchaîne dès lors les productions qui le hissent progressivement au sommet de sa popularité nationale : L’Ange bleu (avec Marlène Dietrich), Der Greifer (1930), etc. C’est surtout grâce à des rôles de casse-cou que l’acteur devient une star nationale au cours des années trente. Sa plus célèbre association, la plus réussie aussi, est celle qu’il forme avec son compatriote - véritable légende du cinéma allemand - Heinz Rühmann dans des œuvres telles que Bomben auf Monte Carlo (1931) et On a tué Sherlock Holmes (1937). De la carrière de l’artiste, on retient également les nombreuses chansons qu’il interprète dans ses films, et qui sont devenues des succès inlassablement repris.Mais cet état de grâce est troublé par l’arrivée des Nazis au pouvoir en 1933. C’est particulièrement sa vie privée qui s’en trouve altérée puisqu’il est obligé de déménager avec sa compagne Hansi Burg à Starnberger See, en Bavière. Bien qu’il soit un membre du parti nazi, l’acteur évite alors soigneusement d’apporter un soutien public au régime. Cela ne l’empêchera pas de devenir l’acteur le plus populaire de l’époque. D’ailleurs, sa relation avec Burg n’a été, pour très longtemps, ni protestée ni contrariée d’aucune manière. La pression demeurait néanmoins bien présente et Hans Albers finit par y céder, en 1935, en se séparant de sa compagne, avant de la laisser partir, en 1938, en Suisse. Bien qu’elle déménage, peu de temps après, à Londres et qu’elle épouse le norvégien Erich Blydt, l’actrice ne cessera jamais d’entretenir une relation amoureuse secrète avec Albers, vers lequel elle s’empressera de revenir aussitôt la guerre terminée, en 1946.Entre-temps, le comédien aura eu l’occasion de confirmer son statut de star nationale en jouant, en 1943, dans deux grands classiques du grand écran allemand : Les Aventures fantastiques du Baron Munchhausen (pour lequel il se voit offrir une importante somme d’argent) ainsi que La Paloma (avec l’actrice Ilse Werner).Après la Deuxième Guerre mondiale, bien qu’il réussisse à éviter les graves soucis financiers et professionnels que beaucoup d’acteurs doivent inévitablement affronter, Hans Albers doit, pour sa part, gérer un autre genre de problème. En effet, le nouveau gouvernement en place n’apprécie guère les héros de l’ancien régime totalitaire et ce statut, pour le moins embarrassant, ralentit considérablement le rythme, habituellement effréné, de son parcours artistique. Il continue pourtant, pour un temps, à occuper l’affiche avec quelques rôles au succès mitigé, où il endosse généralement la peau d’un personnage mature et posé. Hans Albers ne retrouvera pour autant jamais ses premiers succès et les signes évidents de l’âge, ainsi que sa tendance naissante à l’alcoolisme, finissent d’annihiler les dernières traces de son charisme et de sa fraîcheur. Il demeurera tout de même artistiquement actif jusqu’à la fin de sa vie.Hans Albers s’éteint le 24 juillet 1960, suite à une hémorragie interne, dans un hospice de Kempfenhausen, près du lac de Starnberg.