Du music-hall de bas étage aux splendeurs de Florenz Ziegfeld, des gangsters de la prohibition à la haute société, jusqu'à l'autodestruction par l'alcool, la vie d'Helen Morgan est un roman. Chanteuse avant tout, elle avait dans la voix ce même trémolo que Piaf ou Judy Garland possédaient. Ses créations cinématographiques furent rares, mais les deux plus mémorables sont des manières de psychodrames d'une force peu commune : l'actrice de beuglant déchue et alcoolique d'Applause (R. Mamoulian, 1930), et la tragique Julie Laverne, la chanteuse au sang noir qui se détruit par l'alcool dans la première adaptation du musical de Kern et Hammerstein, Show Boat (J. Whale, 1936). Un film biographique lui fut consacré en 1957 (Pour elle, un seul homme de Michael Curtiz avec Ann Blyth dans le rôle principal).