Jacques Copeau

Jacques Copeau est un écrivain, auteur dramatique, metteur en scène et critique de théâtre français. Il est né le 4 février 1879 à Paris. Il grandit dans une famille d’industriels bourgeois ayant fait fortune dans la mercerie. Jacques Copeau connaît ainsi une enfance privilégiée. Il suit sa scolarité dans les meilleures écoles, il a des capacités, mais ses résultats sont instables. Il est surtout rêveur et grand amateur de littérature et théâtre. De ce fait, il échoue au baccalauréat et redouble. En 1896, alors qu'il prépare son baccalauréat, il rencontre la danoise Agnès Thomsen et, malgré leur jeune âge (respectivement dix-sept et vingt-quatre ans), ils resteront en couple toute leur vie et auront trois enfants. Dès lors, le jeune homme voit naître en lui un intérêt croissant pour l’écriture et fréquente assidûment les théâtres. Il se passionne également pour la philosophie. Ainsi, en 1897, sa première pièce Brouillard du matin est jouée au lycée Condorcet. Jacques Copeau connaît déjà le succès puisque l'ancien président de la République Casimir-Perier lui adresse ses compliments, le dramaturge Georges de Porto Riche le présente à ses amis artistes parisiens et, alors qu'il n'a que dix-neuf ans, Francisque Sarcey lui consacre un article dans le quotidien suisse Le Temps.Jacques Copeau entreprend ensuite des études de philosophie à la Sorbonne. À cette époque, plusieurs évènements s'enchaînent. Après la mort de son père en 1901, il épouse Agnès Thomsen l'année suivante, avec laquelle il a rapidement un premier enfant, Marie Hélène. En 1903, il échoue dans sa tentative de reprendre l'usine familiale, mais parallèlement, il élargit son cercle de connaissances. Il rencontre André Gide, avec qui il se lie d'amitié, et voit croître sa renommée de critique en écrivant notamment pour les revues Le Théâtre de 1905 à 1914 et La Grande Revue de 1907 à 1910. Il publie aussi plusieurs textes dans L'Ermitage et vend des tableaux à la galerie Georges Petit de 1905 à 1909. Avec l'aide de Jean Croué, il adapte pour la scène Les Frères Karamazov de Fedor Dostoïevski.En 1908, Jacques Copeau, en association avec André Gide, Jean Schlumberger, Henri Ghéon, André Ruyters et Marcel Drouin, fonde la Nouvelle Revue française. Il dirige la NRF en 1912 et 1913 et y publie ses critiques théâtrales. Elle devient un véritable guide en matière de littérature en France. Le critique y fustige notamment le caractère artificiel d’une partie du théâtre français et s’exprime contre la corruption qui gangrène la scène.En 1913, Jacques Copeau est à l'origine de l'ouverture du Théâtre de Vieux-Colombier, et de la troupe composée de Blanche Albane, Jane Lory, Roger Karl, Jean Villard etLouis Jouvet, entre autres. Il s’évertue alors à moderniser le théâtre, soutenant la qualité des productions tout en les rendant accessibles au plus grand nombre. Il y fait jouer des pièces de Molière,Shakespeare,Alfred de Musset, mais aussi des contemporains, à l’image de Jean Schlumberger et Roger Martin du Gard. La dernière représentation de la première saison, La Nuit des rois, est un véritable succès autant pour sa mise en scène que pour le jeu des acteurs.Dans un contexte de guerre, en 1914, l'activité dramatique doit cesser, ce qui permet à Jacques Copeau de réfléchir sur un renouveau théâtral. Après un début de tuberculose pulmonaire, qui lui évite de rejoindre le front, il crée une école de formation de comédiens, alternative du conservatoire, mais ce n'est pas un franc succès.Après une tournée à New York de 1917 à 1919, Jacques Copeau rentre en France un peu désillusionné, sans toutefois abandonner son optique du théâtre. Il tente toujours d'atteindre ses idéaux et rouvre le Vieux-Colombier en 1920. Ce dernier doit pourtant à nouveau fermer ses portes quatre années plus tard, suite à plusieurs départs et en proie à des difficultés financières.Jacques Copeau souhaite s’éloigner du public parisien et prend part à de nombreuses conférences en France et en Belgique. Michel Saint-Denis, son neveu, dirige alors une petite compagnie, Les Copiaus, dans le même esprit que le Vieux-Colombier. Jusqu'en 1929, la troupe enchaîne les succès. Elle cédera ensuite sa place à la Compagnie des Quinze.Du milieu des années vingt à la fin de la décennie suivante, Jacques Copeau poursuit ses activités de critique théâtral en travaillant notamment pour les Nouvelles littéraires. Dans le même temps, il met en scène diverses pièces en plein air : Santa Uliva, Savonarole, ou encore Comme il vous plaira. Après une année passée en tant qu’administrateur de la Comédie-Française, il choisit de quitter ses fonctions en 1941. Il se consacre alors davantage à l’écriture, publiant Le Théâtre populaire et achevant Le Petit Pauvre. Il signe sa dernière mise en scène, Miracle du pain doré, en 1943.Affaibli par la maladie, Jacques Copeau s’éteint le 20 octobre 1949 à Beaune, en Bourgogne.