José Munoz est le président de l'édition 2008 du Festival d'Angoulême. Le choix de José Muñoz pour le grand prix du festival d'Angoulême en 2007 et, conséquence directe, comme président pour celui de 2008, c'est un peu le choix du consensus, mais pas du consensus mou : Muñoz est respecté aussi bien par les indépendants, les alternatifs que par les vieux routards et les ronds de cuirs. Le statut de réfugié politique à au moins ce mérite, en général, il force le respect. Peu importe qu'il n'ait jamais reçu (ou demandé) l'asile politique, que ça vie n'ait jamais été en danger ou que ses oeuvres n'aient jamais été très politiques, José Muñoz était un artiste argentin en Europe quand les généraux dirigeaient son pays, c'est tout ce qu'il faut à beaucoup pour saluer son courage et son engagement, quand bien même ils n'en savent en fait pas grand chose.Parcours José Muñoz est né en 1942 à Buenos Aires dans une famille bourgeoise. Quand il a onze ans la famille est ruinée, cependant, et le petit José doit commencer à travailler comme polisseur de métaux puis comme ébéniste. Il prend déjà des cours du soir dans une école d'art où il étudie notamment avec le grand dessinateur de bédé argentin Alberto Breccia. Muñoz doit probablement une part de son talent pour les noir & blanc suggestifs à ce maître. Il rencontre aussi Hugo Pratt qui enseigne dans la même école et l'influencera aussi grandement. A quinze ans Muñoz devient l'assistant du dessinateur Solano Lopez et sa carrière est lancée. Il travaille pour la maison d'édition Frontera des frères Œsterheld qui publient une bédé adulte et ambitieuse mais à sa fermeture Muñoz, qui s'était fait remarquer en tant que syndicaliste, est blacklisté et ne trouve plus de travail que clandestinement. En 1972 il quitte finalement l'Argentine pour la Grande Bretagne. La saga Alack Sinner Un an après leur arrivée à Londres, la femme de Muñoz le quitte pour rentrer au pays et emmène leur fille avec elle. Il dérive pendant quelques moi, part vivre en Espagne où il rencontre son compatriote le scénariste Carlos Sampayo qui se trouve dans une situation similaire. Ils partagent les passions du jazz et du roman noir. Ils se mettent à travailler ensemble sur le personnage d'Alack Sinner, un détective privé new yorkais qui les suivra jusqu'à aujourd'hui. Alack Sinner est un argentin exilé dans une ville cosmopolite. Il porte au visage des cicatrices d'origine inconnue ; Les enquêtes prennent souvent le second plan derrière les errements émotionnels et moraux du personnage principal, un homme déraciné et solitaire en quête d'amitié et de sens. Le dessin de Muñoz est magnifique, tout en jeux d'ombres et de lumière. Alack Sinner, qui a la gueule ravagée mais réaliste, est sans cesse confronté à des hommes et des femmes aux visages grotesques. Le dessin de Muñoz influencera énormément de gens, dont Frank Miller au moment de créer in City, Dave McKean ou Lorenzo Mattotti. Muñoz et Sampayo créent dans les années 1980 « Le Bar à Joe », une série dont le personnage principal est le dit bar. Ils réalisent aussi une biographie de Billie Holiday et tout dernièrement une autre de Carlos Gardel. Par 2 Goldfish