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Assassins de veuves rencontrées grâce aux petites annonces, le couple criminel formé par Martha Beck et Raymond Fernandez avait défrayé la chronique à la fin des années 40 aux États-Unis. Raconter cette histoire à nouveau, alors qu’elle a donné lieu à l’un des films les plus étranges du cinéma ("Les Tueurs de la lune de miel", Leonard Kastle, 1969) est pour Du Welz une façon plutôt flamboyante de se mettre la pression. Ce fait divers lui inspire une sorte de long crescendo surréaliste. Ça commence façon naturalisme granuleux dans les Ardennes et ça finit dans la magie noire et les jets de sang qui éclaboussent, comme si le long métrage se laissait peu à peu gagner par la dinguerie de ses personnages. Entre-temps, le cinéaste nous offre un hommage semi-halluciné à "African Queen", Laurent Lucas en état de grâce et une obsession réjouissante pour les scènes de sexe givrées. Voici un film d’amour fou, un vrai, beau comme la rencontre, sur une table de dissection, entre Bonnie & Clyde et Luis Buñuel.
Toutes les critiques de Alléluia
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Présentée comme une histoire d'amour fou, cette variation trash des "Tueurs de la lune de miel" tient plus du film crève-cœur uniformément désespéré et consciencieusement sale sur la solitude, la misère sexuelle, la laideur morale, éprouvant à regarder en raison de son jusqu'au-boutisme aveugle, de son caractère itératif, de son absence de vertu, de sa volonté de sonder les états émotionnels comme de scruter les peaux au microscope.
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L'ambiance est glauque, sentiment renforcé par une image granuleuse. Quelques savoureux dialogues viennent heureusement détendre l'atmosphère de ce long-métrage déconseillé aux âmes sensibles.
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L’humour malaisé de "Alléluia" répond à une volonté évidente de rire de l’extrême, et permet à cette oeuvre audacieuse qui fera fuir les spectateurs mal renseignés sur le programme, entre sexe dégénéré et gore assumé, d’affiner un peu plus son statut de film culte en devenir.Du grand art pour les amateurs de cinéma de genre tordus. Les autres devront passer leur chemin.
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Filmé au plus près des visages, captant l’énergie pulsionnelle qui motive les protagonistes, "Alleluia" est une danse macabre et sexuelle particulièrement puissante, un rituel dionysiaque qui s’organise autour de la rétention et de l’explosion des sens et de la violence.
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Le scénario est trop abrupt et la fin très expédiée. Mais Laurent Lucas, excellent dans la peau d'un lâche pathétique, et Lola Dueñas, étonnante en psychopathe, suffisent à retenir l'attention.
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A trop vouloir se dégager d’une narration un tant soit peu élaborée, le film vacille parfois dans la gratuité visuelle, délaissant ses antihéros fascinants pour se vautrer dans la simple contemplation de leur naufrage. En l’état, "Alleluia" demeure une proposition singulière et parfois fascinante, un film à la sensualité perverse à qui il ne manquait pas grand chose pour côtoyer les chefs d’œuvre plastiques que sont "Sombre" ou "Under the Skin".
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Un formidable terrain de jeu pour Fabrice Du Welz ("Calvaire"), qui signe un nouveau thriller pas toujours très crédible, mais à l’ambiance aussi maîtrisée que tordue.
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ALLELUIA n’est peut-être pas un accomplissement total, il n’en reste pas moins une proposition de genre nettement plus sincère et intéressante que la moyenne.
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Une psychologie des personnages simpliste, des meurtres grand-guignolesque et une image très laide.
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Un gros thriller, entre hystérie, violence nauséeuse et bouffonnerie très noire. Résultat indigeste.