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Il aura fallu attendre près de quatre ans après son tournage pour que Chaos Walking déboule enfin chez nous mais seulement en VOD. Une bonne piste pour évaluer le niveau d’angoisse dans les coulisses hollywoodiennes : des rumeurs de projections test catastrophiques et de reshoots à l’avenant précèdent le film de Doug Liman, qui s’apprête pourtant à se faire la cerise en partant tourner dans la Station spatiale internationale avec Tom Cruise. En attendant, il nous reste donc cette adaptation compliquée du best seller young adult de Patrick Ness, qui se déroule dans un futur proche où les femmes ont disparu. Tous les hommes, dont Todd Hewitt (Tom Holland), sont soumis au Bruit, sorte de force mystérieuse qui révèle les pensées de chacun. Un jour, une jeune femme (Daisy Ridley) atterrit en catastrophe et ne semble pas touchée par le phénomène… Il y avait dans cette idée de l’intime qui s’expose au grand jour une promesse visuelle sidérante, capable de faire tenir le film à elle toute seule. Un générateur de suspense potentiellement surpuissant, réduit ici à l’état de gimmick (quelques paroles avec de l’écho, des projections visuelles). Du blockbuster embryonnaire qui n’ose jamais rien, tout en ligne droite, maquillé en néo-western complètement à la ramasse. Holland et Ridley sont transparents ; Mads Mikkelsen tient la baraque a minima, à la seule force de son charisme. À l’origine, Charlie Kaufman s’était vu confier l’adaptation de Chaos Walking. Mieux vaut ne pas trop fantasmer ce qu’il aurait pu en faire à la place de Liman.