Première
par Isabelle Danel
Dès les premières scènes, une angoisse s’insinue lorsque Faik constate que son poulailler a été attaqué – par « les nomades » ou par une fouine ? Une vue en plongée induit une surveillance, un bâton frappant des arbustes révèle une violence... Avec son décor rocheux et aride filmé en sublimes plans larges très composés, Derrière la colline démarre comme un « western » où la peur d’être assiégée par un ennemi invisible soude une communauté. Mais plus la caméra cerne les visages et plus ils sont traversés par des sentiments diffus (jalousie, colère, mépris...). Un coup de feu tue un chien, un autre blesse un homme, une salve décime un troupeau de moutons. D’illusions en folie, c’est l’âme
des protagonistes qui soudain se dévoile. On pense au Désert des Tartares, de Zurlini, et à La Bible, de Huston, mais une ironie teintée d'absurde nappe l’ensemble, jusqu’à un final grandiose.