-
Avec Donnant donnant, Isabelle Mergault se rapproche désormais de Jean Becker. Douce ambiance provinciale, personnages franchouillards, dramaturgie dépassionnée... (...) Trait d’union lointain avec Chatiliez, Sabine Azéma campe cette présumée mère indigne, plus vulnérable (elle pleure son amour perdu) que détestable. Elle symbolise le manque d’audace d’un scénario à l’ironie inoffensive, aux dialogues faciles et aux rebondissements plats. Les seconds rôles, ingrédients majeurs d’une comédie réussie, sont à l’avenant : du gentil coiffeur gay au voisin grincheux, ils répondent aux canons désuets du vaudeville à la française.
Toutes les critiques de Donnant, donnant
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
-
Après deux premiers films qui furent deux succès, « Je vous trouve très beau » et « Enfin veuve », Isabelle Mergault revient avec cette comédie noire et désabusée sur notre époque, au parfum de cinéma italien des années 70. Sabine Azema en veuve perdue qui n’a plus toute sa tête et redécouvrant la passion amoureuse est drôle, Medeea Marinescu (cette fois-ci, elle ne trouve pas cet inconnu très beau mais s’en méfie plus que tout), est inquiétante avec son bel accent venu d’ailleurs. Enfin, Daniel Auteuil s’amuse et réussit à nous émouvoir dans ce rôle d’évadé à la mémoire qui flanche et qui, tout au long du film, dit un mot pour un autre, mais trouve tout de même deux cœurs. Un beau moment sur les rives d’un chenal aux faux airs d’ « Atalante » et de « Fric Frac » en couleurs. Emotions et rires garantis avec ce trio qui vous attendrira.
-
Une succession de petits quiproquos déclenchant une mécanique en mode mineur mais régulièrement efficace de situations absurdes, réservant aux acteurs (Azéma et Auteuil en tête) quelques jolis moments de comédie interprétés avec une gourmandise communicative.
-
Le scénario est honnête, mais hormis Auteuil et Azéma, l'interprétation brille par sa maladresse.
-
Cette tentative de comédie noire se double d'une galerie de portraits des riverains (le film se passe au bord d'un canal de l'Est), qui ferait passer Jean Becker pour un avant-gardiste tant les types sociaux (le coiffeur gay) et psychologiques (le couple en panne de désir) sont usés jusqu'à la corde.
On peut adopter à l'égard de Donnant donnant l'attitude du juré d'assises bienveillant qui cherchera les circonstances atténuantes expliquant le geste d'Isabelle Mergault. On peut aussi faire le médecin légiste qui ne peut que constater la mort clinique du film à son arrivée en salles.
-
Comédie improbable et romance artificielle, Donnant donnant déçoit.
-
Constant a donc la tête sur le billot. Isabelle Mergault (« Je vous trouve très beau ») possède un petit talent d’écriture mais elle a aussi la manie d’exploiter ses idées jusqu’à la trame. Le film, assez misogyne, ne brille pas non plus par sa réalisation, d’une rare mollesse.
-
On a même du mal à comprendre comment une production, Gaumont en l'occurrence, a pu donner son aval à un scénario si ridicule. Sans doute le tabac potentiel du film y est-il pour quelque chose. Mais un échec serait aussi bienvenu, ne serait-ce que pour réveiller les qualités (de bonne dialoguiste) endormies d'Isabelle Mergault.
-
Tenter de faire vivre des personnages sur une intrigue aussi ténue aurait pu être une gageure galvanisante. Mais tout n’est ici que vague et cliché, torpeur et facilité.
-
Au parloir, Daniel Auteuil, condamné à onze ans de prison pour meurtre, se défend auprès de sa femme : « C'était un accident, le coup est parti tout seul ! » Celle-ci en profite pour lui annoncer qu'il est cocu : « Avec Gérard, c'est pareil, le coup est parti tout seul. » La grande classe... Tout le film est comme ça : situations improbables et humour indigeste. Parce qu'il sort d'un AVC, Auteuil passe son temps à dire un mot à la place d'un autre (comme « toilettes » au lieu de « lunettes »...) Sabine Azéma surjoue, d'abord marâtre en robe de chambre acrylique, puis harpie en guêpière. Cette comédie, qui lorgne vers le cinéma de Jean Becker, est elle aussi un coup parti tout seul, un accident.
-
La trajectoire de Donnant donnant est vraiment terrible : d'une cavale pleine de promesses lyriques en ouverture (Auteuil fume la clope de la liberté dans une Clio posé sur un train de marchandise, l'un des rares plans réussis du film), le récit s'emplafonne dans un mauvais boulevard rempli d'intrigues palpitantes (« allons chercher Azéma dans sa chambre. Tiens, elle n'y est pas, essayons chez le coiffeur »), de décors très moches et d'acteurs ultra mauvais, Auteuil compris : ventripotent, rougeau, goitreux, obligé de parodier les rôles de sa jeunesse, il n'a certainement jamais été aussi mal filmé de toute sa carrière.