Date de sortie 29 mars 2017
Durée 129 mn
Réalisé par Alain Gomis
Avec Véronique Mputu , Gaetan Claudia , Papi Mpaka
Scénariste(s) Alain Gomis, Delphine Zingg, Olivier Loustau
Distributeur Jour2Fête
Année de production 2017
Pays de production France, Belgique
Genre Drame
Couleur Couleur

Synopsis

Félicité, libre et fière, est chanteuse le soir dans un bar de Kinshasa. Sa vie bascule quand son fils de 14 ans est victime d'un accident de moto. Pour le sauver, elle se lance dans une course effrénée à travers les rues d'une Kinshasa électrique, un monde de musique et de rêves. Ses chemins croisent ceux de Tabu.

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Critiques de Félicité

  1. Première
    par Eric Vernay

    Le précédent film du réalisateur franco-sénégalais, Aujourd’hui, était la vivifiante chronique d’une mort annoncée. Celui-ci raconte un spectral retour à la vie. Félicité (magnétique Véronique Beya Mputu) a tout d’une femme forte. La plantureuse chanteuse de bar hypnotise le public la nuit et élève seule Samo, 14ans, le jour. Mais à la suite d’un accident de moto de son fils, Félicité vacille. Elle doit vite trouver l’argent de l’opération. Sinon, c’est l’amputation. Le premier mouvement du film carbure à l’énergie inébranlable de cette mère courage. Telle une héroïne dardennienne, elle avance en battante, l’air buté. Son chemin de croix a des airs de road-movie piéton: une enfilade de rencontres houleuses qui trace un fascinant portrait de Kinshasa, entre débrouille et corruption. L’électricité de la capitale congolaise ne fait qu’un avec les états d’âme de Félicité. Tonifiante, puis étourdissante (surgissements de véhicules, images ralenties, surimpressions), elle s’exprime dans le contraste brutal de spectaculaires scènes musicales: l’inquiétude bleutée d’interludes symphoniques (Arvo Pärt par l’orchestre de Kinshasa) succède à l’ivresse rougeoyante de la transe (Kasaï Allstar, célèbre collectif local). À l’instar du personnage, on a l’impression d’être alimenté en courant alternatif. Jusqu’à la panne complète. D’où une relative stagnation narrative au coeur de ce long métrage aimanté par les ténèbres. Mais Alain Gomis tire de ce frustrant surplace un très émouvant regain vital.