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Les coups, Alexander n'en retient aucun. Son film est d'une sauvagerie parfois insoutenable, reflétant, sans jamais baisser les yeux, la violence synonyme du milieu qu'elle dépeint (...) Rarement abordé au cinéma, le hooliganisme offre à la réalisatrice un sujet fort et des images suffisamment percutantes pour qu'on oublie, sous le choc, les erreurs de jeunesse d'un scénario qui utilise plus souvent ses poings que sa tête.
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Hooligans est le premier long-métrage de Lexi Alexander. Elle réalise un vrai film "d'homme", physiquement éprouvant dans sa façon de montrer des bagarres d'une extrême violence. Si la qualité du scénario ne dépasse guère celui d'un téléfilm très moyen, on peut lui reconnaître une véritable intensité et une tension permanente.
Lexi Alexander est une ancienne championne du monde de karaté et de kickboxing qui s'attache avant tout à transposer à l'écran sa science du combat. Ainsi, la plupart du film est-il constitué de scènes dures et âpres qui nous plongent au coeur d'un univers déjanté, régi par des règles et des codes d'honneur d'un autre âge. D'une extrême violence, il s'acharne inutilement à la rendre esthétique à coup de ralentis prétentieux. Noir et globalement pessimiste malgré un final digne d'un téléfilm bas de gamme, son film s'articule essentiellement autour des combats opposant les différentes "firms". C'est le nom que l'on donne en Angleterre aux clubs de supporters violents qui cherchent, chaque week-end, l'affrontement pour défendre l'honneur de leur couleur.Illustrations caricaturales
On découvre ce monde particulier par les yeux de Matt, incarné par le "Hobbit" Elijah Wood, fraîchement renvoyé de Harvard sous un prétexte narratif peu crédible. Il débarque à Londres et découvre le football anglo-saxon par l'intermédiaire de son beau-frère, leader d'un groupe de supporters qui apprécie particulièrement la castagne d'avant et après match. On ne peut pas dire que l'on s'embarrasse de fioritures dans ce scénario lourdaud qui amène ou justifie les situations sans grande finesse. Difficile de comprendre, par exemple, la façon dont Matt va participer et s'intégrer à la vie de ce groupe. Comment un brillant étudiant de Harvard, certes renvoyé injustement, et donc censé être en quête de repères, peut-il rentrer dans ce monde d'extrême violence sans le remettre en cause ou l'interroger un minimum ? Plusieurs situations provoquent ce type d'incompréhension et finissent par agacer.À part ça ? Une plongée au coeur d'un monde clos, oppressant, uniquement peuplé d'hommes, qui se retrouvent chaque week-end au pub pour préparer "l'affrontement". C'est un univers composé d'êtres "border-line", en quête d'affectif ou d'une cellule dans laquelle ils peuvent se sentir exister, prendre une certaine importance et avoir un rôle. Là encore, la caricature n'est pas loin, et les personnages paraissent vraiment typés afin de correspondre à des archétypes aux fonctions illustratives trop évidentes.Animalité séductrice
Parmi eux, Charlie Hunnam, alias Pete, déjà vu dans Retour à Cold Mountain, est l'un des rares à s'en sortir sans trop de dommage. Il est le leader de la "green street Elite", la "firm" de son club adoré. Il réussit une prestation de très grande qualité. À la fois charmant et séducteur quant il s'agit de convaincre ses acolytes, il bascule avec facilité dans l'expression d'une force brute, matinée d'une certaine sensibilité, qui s'avère fascinante aux yeux de ses compères. Il dégage alors une véritable animalité et l'assurance des grands leaders charismatiques qui se savent suivis dans toutes les situations. En outre, son personnage évite des traits trop grossiers. Professeur d'éducation physique et de géographie, sincèrement passionné par sa fonction et son rôle d'éducateur, il incarne une dualité intéressante, qui semble proche de la réalité de ces groupes.Hooligans est donc un premier film bourré de défauts mais qui a le mérite d'aborder un sujet peu fréquent au cinéma. Si la qualité du scénario ne dépasse guère celui d'un téléfilm très moyen, on peut lui reconnaître une véritable intensité et une tension permanente. Hélas, la réflexion qui aurait pu en découler n'est pas au rendez-vous et l'on ressent constamment ce manque de souffle, l'absence de ce petit plus qui aurait pu lui conférer une dimension supérieure et lui faire dépasser son aspect anecdotique.Hooligans
Grande Bretagne, 2005 - 1h49
Réalisé par Lexi Alexander
Sortie en France : 31 mai 2006[Illustrations : © Metropolitan FilmExport]
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