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Le jeune Abdellah manque d’amour. Ni sa famille ni ses inavouables conquêtes masculines ne lui en donnent assez. Cette errance solitaire, Abdellah Taïa l’avait déjà racontée en 2006 dans un roman autobiographique qu’il a adapté sans même le relire. Une décision étonnante qui peut toutefois expliquer l’instabilité d’un récit dans lequel des scènes didactiques et dévitalisées en côtoient d’autres plus brutes et poignantes. La dernière est la plus belle. Elle révèle la véritable nature du film : l’étude sensible d’une aliénation au long cours.
Toutes les critiques de L'armée du salut
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Pour son premier film, l’écrivain marocain Abdellah Taïa, nous propose une adaptation libre de son roman éponyme et autobiographique L’armée du salut. Un film sincère, courageux et prometteur.
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Avec peu de dialogues et beaucoup de regards qui en disent long, Abdellah Taïa nous plonge ainsi dans cette atmosphère pesante, où l’opacité et la frustration ouvrent parfois la voie à des situations d’abus, de dérive. Il prend soin, cependant, de garder certaines distances avec son héros.
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L’écrivain Abdellah Taïa passe à la réalisation avec le portrait attachant d’un jeune homosexuel clandestin.
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On retrouve dans son film (à Abdellah Taïa) la sécheresse précieuse de sa prose, cet art du détournement et de la suggestion propre à exprimer par la plus grande économie de moyens les plus grands bouleversements intimes.
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Taïa est d’ailleurs bien inspiré de s’en tenir à ce registre ambigu et secret d’une souffrance qui ne sait pas comment ni à qui le dire, les rares scènes dialoguées et explicatives tranchant avec la beauté triste du reste du film.
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Du Maroc à la Suisse, l'itinéraire d'un jeune homo déterminé à changer de vie. Une histoire forte, entre survie et trahison, adaptée par celui qui l'a vécue.
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Un cri de survie et d'amour porté par une écriture âpre et une mise en scène filmant à fleur de peau cette tragédie de l'identité déniée, mais à conquérir pour ne pas mourir. Alors certes, il y a des pesanteurs d'exécution, le scénario se délite, mais la force du héros est ici restituée dans sa rage et son désespoir.
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Le film ne manque pas de qualités : l’atmosphère cotonneuse et languide de la première partie, où se confondent désirs coupables et humiliations feutrées, est particulièrement réussie. Mais sur la durée, "l’Armée du salut" peine à garder son frêle équilibre : sa belle ambiguïté s’empâte, les clichés se multiplient et l’ensemble de dériver inexorablement vers un horizon pour le moins calibré.
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Ce film tissé de silences réussit assez bien à faire éprouver un climat social et sensuel oppressant, ainsi que le poids des non-dits au Maroc.
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Une adaptation mitigée de L'Armée du salut par Abdellah Taïa. Si le film se distingue par l'originalité de son sujet, et malgré de jolis moments d'émotion et un personnage principal attachant, le résultat est assez inégal.
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Un travail un peu brouillon, au militantisme surligné.