Première
par François Léger
Après avoir gagné 100 millions d’euros au loto et être parti en road trip aux États-Unis, la famille Tuche se retrouve cette fois… à l’Élysée. Jeff Tuche, devenu maire de Bouzolles, se présente à l’élection présidentielle pour tenter de faire passer le TGV par sa commune et arrive au plus haut sommet de l’État, grâce à une série de circonstances improbables.
Les Tuche 3 a tout presque compris aux failles des deux premiers, qui tentaient désespérément de faire sens et d’épaissir les personnages. En ne faisant même plus semblant d’avoir une histoire, la comédie s’affranchit de toute contrainte scénaristique une fois arrivée à son but : faire de Jeff Tuche le président de la République. Olivier Baroux s’autorise alors à plonger dans le n’importe quoi et transforme Les Tuche 3 en film à sketches délirant, un Jean-Paul Rouve show qui écrase tout sur son passage et ne laisse pratiquement aucune place au reste du casting, à l’exception notable d’Isabelle Nanty.
Merkel vs Tuche
Aucune ambition formelle ici, d’ailleurs Les Tuche 3 aurait aussi bien pu être pensé comme un téléfilm de TF1 qu’on n’aurait pas fait la différence. Mais difficile de ne pas se faire embarquer dans ces saynètes qui s’enchaînent à la vitesse de l’éclair (Jeff Tuche participe à un débat télévisé, Jeff Tuche reçoit la valise nucléaire, Jeff Tuche organise un conseil des ministres…). Le tout fonctionne dans son petit univers fermé qui autorise toutes les dingueries, voire de flirter avec la bêtise un peu crasse. En climax, une improbable rencontre au sommet entre Jeff Tuche rencontre Angela Merkel, jouée à la perfection par par François Bureloup. Incontestablement le meilleur des trois, mais les plus taquins diront que ce n'était pas compliqué.