Prémonitions

Dans Premonitions de Mennan Yapo, Sandra Bullock voit la mort imminente de son mari. Ils sont à deux doigts de rompre. S'opposera-t-elle au destin en marche? Vaste question. Tout l'intérêt du film reposait entre les mains de Julian McMahon, le méphistophélique chirurgien esthétique de Nip/Tuck... Très très mauvais retour de bistouri.

Habituée aux comédies romantiques légères, Sandra Bullock s’essaie au thriller fantastique. Avec Prémonitions, le réalisateur Mennan Yapo compte susciter l’angoisse en usant de paradoxes temporels, de phénomènes surnaturels et de bons vieux rebondissements. Cette réalisation, exagérément moraliste, enquille les clichés alors que les acteurs semblent de leur côté curieusement s’ennuyer. Le spectateur n’ayant pas eu la prémonition d’éviter ce film succombera lui aussi à cet ennui visiblement contagieux. Pour son changement de registre l’une des comédiennes les plus populaires d’Hollywood, a donc droit à une (très) pâle copie du « Sixième sens ». N’est pas M. Night Shyamalan qui veut !

Très surestimé, ce thriller surnaturel est gâché par un scénario fumeux où la seule vraie bonne idée (l'héroïne hésite à sauver un homme avec qui elle allait rompre) n'est pas exploitée.

Plus le film avance, plus on se demande comment le scénariste apprenti-sorcier va se dépatouiller du méli-mélo chronologique qu’il a installé (...) Ces qualités sont éparpillées au long d’un récit filandreux, genre Shyamalan du pauvre. Allez, on prédit que… vous n’irez pas le voir.