-
Sensuel. Sensoriel. Le cinéma de Philippe Grandrieux, et ce Lac plus encore peut-être que ses films précédents (Sombre et La Vie nouvelle), est un cinéma des sens, des affects, des pulsions souterraines. La matière même de l’image (les flous, la caméra tremblée, la proximité absolue de la peau des acteurs...), la densité du son, la composition de la lumière de ce décor d’un nord indéfini où se déroule le film, la sonorité des dialogues français dits avec un accent russe... tout cela met les sens du spectateur à vif, le plonge dans un drôle d’état, nécessaire pour appréhender la richesse de ce matériau cinématographique et de
cette histoire de famille et d’amour.
Toutes les critiques de Un lac
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
-
Vous êtes devant un film particulier, qui ignore délibérément la psychologie, brouille les repères narratifs, peint des archétypes et des archaïsmes. Tout y est affaire de plastique, de symbole, d'émotions, tout nous y ramène aux contes, à l'inconscient, à une dimension ontologique.
-
Les acteurs, russes, tchèque, flamand, échangent des bribes de dialogues dans un français approximatif. Grandrieux, cinéaste plasticien, capte surtout leurs gestes, à la tombée de la nuit ou à la flamme d'une bougie : caresses, étreintes, crise d'épilepsie. Il se dégage alors de ce film crépusculaire la même obscure pureté qui émane des toiles de Soulages.