Buffet Froid revient sur Arte dimanche soir (21h05), en hommage au cinéaste disparu à l'âge de 85 ans. En 2016, son réalisateur présentait ce film culte dans une salle parisienne, lors d'une projection spéciale du Première Cinema Club.
Bertrand Blier n’était pas avare en anecdotes lors du Première Cinéma Club organisé en mai 2016. Alors qu'Arte reprogramme sa comédie noire portée par Gérard Depardieu, Jean Carmet, Carole Bouquet et Bernard Blier, ce week-end, pour dire adieu au cinéaste, nous vous proposons de (re)découvrir sa présentation croustillante de Buffet Froid. Comment a-t-il écrit ce polar surréaliste où toutes les réactions des personnages sont illogiques ? Comment l’ont reçu ses producteurs ? Comment s’est passé le tournage avec son trio d’acteurs réputés ingérables ?
Son entretien complet est à écouter ici, suivi de ses meilleures punchlines.
Pendant une demi-heure, l’auteur a vanné ses acteurs ("Mon père était le plus sérieux des trois, Gérard était toujours en lendemain de cuite..."), n'étant pas tendre non plus avec ses producteurs ("C'est pas parce qu'on a un Oscar que les producteurs arrêtent d'être cons"), ni son équipe technique, révélant que si "le tournage était assez jubilatoire", le décorateur de Buffet Froid a voulu le "faire chier" en peignant la cage d’ascenseur de l’immeuble en rouge et orange, alors qu’il avait demandé une palette de bleu.
"C’est un film que j’ai écrit sans comprendre pourquoi et quand je le vois, je ne comprends pas pourquoi je l’ai fait. (…) Tout est parti du couteau de Gérard Depardieu, avec qui je venais de faire Préparez vos mouchoirs. Quand il s’emmerdait entre les plans, il arrachait des branches et en faisait des cure-dents, ça le calmait…".
Cinq choses à savoir sur… Buffet froid
Une rencontre en mode "sniper", pleine d’esprit, qui complète parfaitement son long entretien paru dans Première en 2019. C'est aussi un excellent avant-goût du film en attendant de le (re)voir ce soir sur le petit écran. Best-of.
"On tue des gens, c'est pour ca que le film est marrant, il y a onze morts quand même !"
"Je ne suis pas un metteur en scène à esbroufe, je suis un peu comme Buñuel."
"Quand le film est sorti, des gens quittaient la salle au bout de 5 mn et demandaient à se faire rembourser en insultant la personne au guichet."
"Depardieu, c'est un lourd véhicule privé de ses freins."
"J'aurais tendance à dire que tous mes films sont cultes..."
"Les Valseuses, c'était un film avec deux crétins sur les routes."
A propos des acteurs disparus
"C'est la raison d'être du cinéma, on crée des fantômes."
"C'est triste de revoir un film où tout le monde est mort, même les techniciens."
Bande-annonce :
Bertrand Blier : "La mort est le seul sujet intéressant"
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