Rencontre avec les comédiens de cette série sur un groupe de rock fictif des seventies, à voir sur Amazon Prime Video.
Adaptée par la boîte de prod’ de Reese Witherspoon d’un best-seller de Taylor Jenkins Reid, Daisy Jones and the Six narre l’odyssée d’un groupe de rock (imaginaire) dans la Californie parfumée au patchouli des années 70 - odyssée sur laquelle plane l’ombre de quelques groupes et artistes mythiques comme Fleetwood Mac, Joni Mitchell ou Crosby, Stills and Nash... Incarnée par Riley Keough (petite-fille d’Elvis, vue et adorée dans American Honey ou Under the Silver Lake, entre autres), Daisy Jones est une musicienne folk surdouée et impétueuse, qui va croiser la route de The Six, rock’n’roll band originaire de Pittsburgh en route vers la gloire, mais plombé par les démons de son chanteur. Avec par ordre d’apparition, non par sur scène, mais dans l’interview qui suit : Sam Claflin, beau gosse découvert dans Hunger Games, qui interprète ledit chanteur tourmenté ; Josh Whitehouse, de la série Poldark, dans le rôle du bassiste du groupe ; Suki Waterhouse, mannequin, chanteuse, actrice (Assassination Nation, The Bad Batch…) au clavier ; et enfin Camila Morrone, la révélation du joli petit film indé Mickey and the Bear en 2019, et qui joue ici la girlfriend du chanteur.
La scène rock des années 60-70, sa musique, ses mythologies, c’était quelque chose qui vous parlait avant Daisy Jones and the Six ?
Sam Claflin : J’ai grandi en écoutant Fleetwood Mac… sauf que je ne connaissais même pas le nom du groupe ! Mes parents passaient ça en boucle pendant les longs trajets en voiture, sur cassette, dans l’autoradio. Je ne connaissais peut-être pas leur nom, mais par cœur les chansons et les paroles. Au-delà de ça, non, j’avoue que ma connaissance de cette époque était plutôt limitée. Je savais à peine ce qu’était Laurel Canyon (quartier de Los Angeles et berceau du folk-rock californien dans les années 60 – ndlr), ce que ça représentait dans l’histoire de la musique. On a tous fait notre éducation grâce à cette série, je peux prétendre être une sorte d’expert désormais !
Josh Whitehouse : On a regardé beaucoup de documentaires, dont L’Echo de Laurel Canyon, qui est une excellente porte d’entrée dans ce monde-là, celui de Joni Mitchell notamment.
Suki Waterhouse : Moi, j’ai toujours eu beaucoup d’affinité avec le son des années 70, et j’ai l’impression qu’il est encore très présent dans la culture. Même si les gens ne peuvent pas nommer les musiciens, les chansons restent très connues. Et, surtout, l’iconographie seventies est incroyablement puissante… La série est portée par cette imagerie. Tout semblait plus beau à l’époque, non ?
Vous vous êtes inspirés de personnalités précises pour créer vos personnages ?
Camila Morrone : Pour composer le couple que je forme dans la série avec Sam, j’ai élaboré un mood board avec des photos d’acteurs ou de musiciens de l’époque, dont j’étudiais attentivement le look et l’attitude : Meg Ryan et Val Kilmer incarnant Pamela Courson et Jim Morrison dans Les Doors, Jane Birkin et Serge Gainsbourg, Ali MacGraw et Ryan O’Neal dans Love Story...
Suki Waterhouse : Je me suis plongée dans l’histoire de Fanny, un groupe féminin du début des années 70, dont la claviériste Nickey Barclay est une sorte de légende… J’ai également beaucoup écouté Christine McVie, de Fleetwood Mac, que j’adore – un documentaire sur elle est d’ailleurs sorti pendant qu’on préparait la série.
Josh Whitehouse : Je joue le bassiste, j’ai donc étudié le jeu de scène des bassistes des années 70. Et je peux vous dire qu’ils étaient tous plutôt stoïques ! Les jambes en V inversé, bien plantées dans le sol… Frankie, notre music supervisor, me rappelait la consigne avant chaque prise : "Jambes écartées, cuisses en avant !"
Sam Claflin : La grande inspiration pour la relation entre mon personnage et celui de Daisy Jones, c’est bien sûr celle entre Lindsey Buckingham et Stevie Nicks de Fleetwood Mac. Il y a une vidéo géniale où on les voit chanter « Silver Springs », on peut sentir la puissance de leur relation, c’est un moment véritablement hanté. Ce genre de choses m’a beaucoup nourri.
C’est la grande réussite de la série : les scènes de concert sont très crédibles, vous ne ressemblez pas à des acteurs qui jouent aux rock-stars, mais à de vrais musiciens…
Sam Claflin : Personnellement, je partais de très très loin… Je ne suis pas du genre à m’auto-congratuler, ni à être satisfait de mes prestations, mais quand je revois les vidéos de mes essais, au tout début du projet, je mesure le chemin parcouru… J’ai eu le meilleur prof de chant. Et le prof de guitare le plus patient du monde…
Suki Waterhouse : La première fois que tu montes sur scène pour chanter devant une foule, c’est un sentiment terrifiant. On se sent ridicule quand on commence à prendre des poses de rock-star… On n’apprend pas à composer son jeu de scène du jour au lendemain, c’est un long processus. Ce qu’il faut, je crois, c’est une certaine stylisation dans la façon dont tu bouges, dont tu tiens ton instrument ou ton micro. Les grandes rock-stars sont celles qui arrivent à maîtriser cet art de la « stylisation » de soi, si je puis dire.
Josh Whitehouse : D’une certaine façon, on a un peu suivi la courbe ascendante du groupe qu’on incarne dans la série, qui commence par jouer maladroitement dans un garage et finit par assurer sur scène.
Pour finir, un film rock que vous placez au-dessus des autres ?
Camila Morrone : Les Doors, que j’ai découvert pendant la préparation de la série. C’est ton préféré à toi aussi, Sam, non ?
Sam Claflin : Non, juste au-dessus, je mets Presque Célèbre. Il y a beaucoup du personnage de Billy Crudup dans celui que j’incarne dans Daisy Jones…
Et il y a globalement beaucoup de Presque Célèbre dans Daisy Jones…
Suki Waterhouse : C’est vrai. Si les critiques veulent comparer notre série à Presque Célèbre, on ne va pas se plaindre !
Daisy Jones and the Six, créée par Scott Neustadter et Michael H. Weber, d’après le roman de Taylor Jenkins Reid, avec Riley Keough, Sam Claflin, Camila Morrone… sur Amazon Prime Video.
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