Franco Zeffirelli

Franco Zeffirelli est une des figures mythiques du cinéma italien, menant avec brio - successivement ou de front - une carrière d’assistant-réalisateur, de chef décorateur, de scénariste, d’acteur, de producteur et de réalisateur.Il est né Gianfranco Corsi, le 12 février 1923 à Florence (Italie), de père inconnu. Sa mère, alors dessinatrice de mode, lui trouve un nom de famille, Zeffirelli, puis meurt d’une tuberculose huit ans plus tard, le laissant orphelin. Franco est dès lors élevé par une cousine de son père. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, il se bat aux côtés des partisans, avant de rencontrer les soldats britanniques, dont il devient l’interprète. Dans les années de l'après-guerre, semblant avoir hérité de la veine artistique de sa mère, Franco Zeffirelli suit d’abord des études à l'Académie des Beaux-Arts pour devenir décorateur, puis d'architecture à l'Université de Florence.Son diplôme en poche, il s’essaie un temps à la comédie au théâtre et à la radio. De comédien, il passe, en 1949, décorateur pour un spectacle de Luchino Visconti, puis dans les années cinquante, devient son assistant dans trois de ses films : La Terre tremble (1950), Bellissima (1951) et Senso (1954). Cette expérience se voit consolidée par sa collaboration avec d’autres réalisateurs comme Antonio Pietrangeli et Clemente Fracassi. En 1958, Franco saute le pas vers la réalisation, en signant la mise en scène de Camping, son premier long-métrage, une comédie légère dans laquelle il dirige notamment Nino Manfredi.Durant les années soixante, il se fait un nom grâce à la mise en scène de ses propres pièces qu’il produit à Londres et New York, et, bientôt, transfère ses idées au cinéma. Réalisateur féru de Shakespeare, il offre une version acclamée de La Mégère apprivoisée, avec Elizabeth Taylor et Richard Burton (1967), puis il enchaîne avec Roméo et Juliette (1968) et, bien plus tard, Hamlet (1990) avec Mel Gibson et Glenn Close.Si, au cours des décennies suivantes, le cinéaste florentin signe une série de films inspirés de thématiques shakespeariennes ou bibliques (tels François et le chemin du soleil, ou le célèbre Jésus de Nazareth, 1977), il change de registre pour des thèmes résolument plus contemporains au travers de mélodrames comme Le Champion (1979), ou Un Amour infini (1981).Sa passion pour l’opéra conduit Franco Zeffirelli à signer la mise en scène de productions majeures non seulement en Italie, mais aussi en Europe et aux États-Unis. Parmi celles-ci, on retient sa production en 1964 de La Tosca avec Maria Callas et Tito Gobbi, La Bohème et Turandot pour le Metropolitan Opera de New York, sans oublier sa magistrale conception du jeu dans Madame Butterfly en 1985 pour l'Opéra Lyrique de Chicago.C’est donc tout naturellement que Franco Zeffirelli s’attelle à adapter des opéras de Giuseppe Verdi pour le cinéma, dont La Traviata (1982) et Otello (1986). Sa formation de scénographe explique le soin qu’il apporte aux décors et costumes dans chacun de ses films.Il s’éclipse quelques années du cinéma pour revenir en 1996 avec Jane Eyre en dirigeant Charlotte Gainsbourg et William Hurt, puis nous sert un Un Thé avec Mussolini (1999) sur fond d’une Florence des années trente. En 2002, Franco Zeffirelli rend hommage à la grande cantatrice américaine d’origine grecque dans Callas Forever et signe, trois ans plus tard, Trois Frères.Parmi ses nombreuses récompenses, le National Board of Review lui décerne le trophée du Meilleur Réalisateur en 1968 pour Roméo et Juliette, et il remporte le prix du Meilleur Directeur artistique de la British Academy of Film and Television Arts pour La Traviata en 1983.En 2004, la Reine Élisabeth II le fait Chevalier de l'Ordre de l'Empire Britannique. En 2006, Franco Zeffirelli monte sur scène son 5ème Aida pour l'inauguration du Théâtre de la Scala. La première de La Traviata de Giuseppe Verdi au Teatro dell'Opera de Rome en 2007 est retransmise en direct dans vingt-deux salles de cinéma.