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EXCLU - Venise 2010 : Les femmes de Miral

Nadia

Nadia <strong>Le personnage : </strong>on découvre Nadia, jeune palestinienne, au moment où son père la viole. Elle s?enfuit de chez elle, devient danseuse du ventre et s?abîme dans l?alcoolisme avant de finir en prison pour un incident mineur. Mariée à un imam modéré et aimant, elle aura une fille : Miral. Mais sa mélancolie profonde, son mal-être existentiel seront les plus forts...<strong>La séquence :</strong> la scène de viol et son parcours de danseuse : des moments d?une violence ordinaire crue et réaliste, insoutenables. Très courts, ils contrastent avec la douceur du film et sa palette plus lumineuse... <strong>L?actrice :</strong> Yasmine Al Massri, actrice, vidéaste et danseuse qui a décroché son premier rôle dans le film Caramel. Succès surprise de l?été 2007, <em>Caramel</em> imposait la beauté fragile de cette comédienne. <strong>Le symbole :</strong> Nadia symbolise toutes les femmes victimes de ce conflit et de la situation en Palestine. Victime du patriarcat, victime du tourisme sexuel, victime de la haine entre juifs et arabes (cf. son arrestation)...

Miral

Miral <strong>Le personnage :</strong> l?héroïne du film est une jeune palestinienne qui grandit dans l?orphelinat de Hind Husseini. Elle vit à l?ombre d?une institution qui la protège du monde extérieur. Mais quand elle se retrouve plongée au coeur de la première intifada, elle va devoir choisir entre la violence des armes (incarné par son boyfriend Hani, militant OLP) ou la paix et la tolérance de plus en plus fragilisées. Miral, incarne donc les conflits des jeunes palestiniens : la soumission ou la révolte ? L?éducation ou les bombes ? L?humanité ou l?idéologie ? C?est aussi (surtout) le reflet à peine déguisé de Rula Jebreal, jeune palestinienne devenue journaliste qui a vécu tous ces événements et les a consigné dans le livre adapté par Schnabel. <strong>La séquence : </strong>La scène où Miral fait face à Hind Husseini et doit choisir entre sa fidélité à l'école et son engagement rebelle et amoureux est l'un des pivots du film et une séquence intense.<strong>L?actrice :</strong> <strong>Freida Pinto</strong>. Révélation du film muti oscarisé Slumdog Millionaire, la sublime <strong>Freida Pinto</strong> a fait craquer les producteurs et les réals du monde entier. Un temps pressenti pour jouer une <strong>James Bond</strong> Girl, elle est à l?affiche du prochain <strong>Woody Allen</strong>. Mais cette actrice taille mannequin s?est impliquée réellement dans ce projet : elle est sortie <em> ?bouleversée et complètement changée? </em>de cette aventure pas comme les autres.<strong>Le symbole :</strong> comme le dit lui même Schnabel : <em>?Miral incarne la complexité du Moyen-Orient?</em>. Elle est le symbole d?une terre qui se cherche entre espoir et sang versé.

Hind

Hind <strong>Le personnage : </strong>fille d?une très riche famille palestinienne, le destin d?Hind Husseini bascule un jour d?avril 48 où, à coté de l?Eglise du St Sepulcre elle découvre 55 orphelins palestiniens. Elle les recueille et fonde quelques temps plus tard un orphelinat qu?elle va diriger jusqu?à sa mort. C?est le personnage central de l?histoire, celle qui délivrera ce message prophétique à Miral :<em> ?la différence entre toi et les jeunes gens réfugiés des camps, c?est cette école?.</em> <strong>La séquence :</strong> la plus belle séquence du film, celle de l?enterrement d?Hind qui ouvre et clôt le film. Un moment suspendu, un moment de tristesse et de joie, où un peuple vêtu de noir pleure un corps qui circule dans un break jaune. Schnabel, peintre avant d?être cinéaste, en profite pour signer un plan audacieux filmant ces funérailles du point des fleurs. Une merveille et un symbole très fort.<strong>L?actrice :</strong> <strong>Hiam Abbass</strong>, égérie palestinienne qu?on a pu croiser dans Munich, les films d?Amos Gitai et surtout La Fiancée Syrienne.<strong>Le symbole :</strong> Elle incarne l?espoir de tout un peuple et surtout la foi en l?éducation. L?idée que les armes ne résolvent rien mais que la culture et la sagesse peuvent libérer un peuple. Tout un programme, peut-être manichéen, mais d?une brûlante actualité.

Les femmes de Miral

Par Gaël Golhen<strong>Venise 2010 - Jour 2 : pendant que certains critiquent Tarantino, d'autres tombent amoureux de Freida Pinto</strong><strong>Voir le dossier spécial Venise 2010</strong>

Lisa

Lisa <strong>Le personnage : </strong>une jeune juive libérée qui va devenir l?amie de Miral. <strong>La séquence :</strong> les deux filles prennent un coupé décapotable et tracent à travers le pays. Dans une séquence très 60?s (on pense au néo-réalisme ou à la nouvelle vague), Schnabel filme leur escapade comme un moment de grâce, de liberté. Et l?espace d?un instant, les filles (et le spectateur) pensent que tout est possible. <strong>L?actrice :</strong> <strong>Stella Schnabel</strong>, fille de, qui trimballe fièrement sa grâce et sa provocation sensuelle. <strong>Le symbole :</strong> évidemment, l?amitié entre juifs et palestiniens, mais surtout, cette idée que pour la jeunesse, tout devrait être possible. Le rêve d?un ailleurs libéré des entraves et d?un conflit injuste.

Fatima

Fatima <strong>Le personnage :</strong> Lorsque Nadia se retrouve brièvement en prison, elle croise la route de Fatima, une ancienne infirmière qui, révoltée par le sort des Palestiniens, s?est transformée en terroriste et purge 3 sentences à vie pour avoir posé une bombe dans un cinéma.<strong>La séquence :</strong> La séquence du cinéma, impressionnante. Nadia rentre pendant la projection de Répulsion. S?engage alors un dialogue muet entre la terroriste, angoissée mais déterminée, qui pose la bombe, et Catherine Deneuve qui, a l?écran, se fait violer par un inconnu. Le tictac de la bombe rythme cette séquence infernale et les plans s?accélèrent sur les visages des futures victimes. Du grand art.<strong>L?actrice :</strong> Ruba Bial est une comédienne de théâtre confirmée qu?on a pu voir dans The Bubble, de Eytan Fox. <strong>Le symbole :</strong> Le terrorisme. Seule vraie condamnation du terrorisme dans ce film, Nadia incarne la révolte aveugle et la logique autiste de la lutte armée.

Julian Schnabel nous a prévenu : “L’histoire personnelle de Miral est une agrégation de plusieurs histoires qui, une fois réunies, racontent l’histoire complexe de la région. En s’attachant au parcours des femmes, on comprend le cheminement du conflit”. Retour donc, sur les femmes de Miral qui ont inspirés ce film et incarnent le message de paix qu’il véhicule. Par Gaël GolhenVenise 2010 - Jour 2 : pendant que certains critiquent Tarantino, d'autres tombent amoureux de Freida PintoVoir le dossier spécial Venise 2010