Hiam Abbass est une comédienne, scénariste, réalisatrice et photographe de nationalité israélienne, mais d’origine musulmane. Elle est née le 30 novembre 1960 à Dear Hanna, en Galilée.
Fille d'instituteurs, Hiam grandit à Nazareth. Dès son plus jeune âge, elle fait montre d’un grand intérêt pour la scène puisqu’elle participe à son premier spectacle alors qu’elle n’a que sept ans. Après le lycée, elle suit une formation de photographe dans la ville de Haïfa. Elle s’adonne ensuite à sa première passion, le théâtre, en rejoignant une compagnie palestinienne baptisée El-Hakawati pour ensuite travailler dans un théâtre pour enfants. C’est en 1987 qu’elle effectue ses débuts à l’écran. Elle évolue alors sous la direction du cinéaste palestinien formé en Belgique Michel Khleifi, qui lui confie le rôle d’une épouse maltraitée et violée par son conjoint dans Noce en Galilée.Hiam Abbass quitte par la suite sa terre natale et atterrit à Londres. Mais elle ne reste pas longtemps en Grande-Bretagne, préférant s’installer à Paris à partir de la fin des années quatre-vingt, dans l’optique de donner un coup d’accélérateur à sa carrière de comédienne. Déjà parfaitement trilingue (elle maîtrise l’arabe, l’hébreu et l’anglais), elle se met à apprendre le français en suivant les cours que lui dispense l’Alliance Française. Devenue la femme de l’acteur Zinedine Soualem, avec qui elle a deux enfants, elle se familiarise progressivement à la langue de Molière.
De plus en plus de cinéma
En 1999, elle est choisie par le réalisateur Bourlem Guerdjou pour camper une militante du Front de Libération Nationale (FLN) dans Vivre au paradis, un drame sur fond de Guerre d’Algérie. Hiam Abbass y côtoie notamment Roschdy Zem, Fadila Belkebla et Omar Bekhaled. L’année suivante, elle s’essaie à la réalisation et dévoile son premier court-métrage, intitulé Le Pain. Elle rejoint ensuite Gérard Depardieu, Guillaume Depardieu et Sylvie Testud au casting du film Aime ton père (2002) de Jacob Berger. La même année, Hiam Abbass se produit devant la caméra de la réalisatrice tunisienne Raja Amari, qui signe alors Satin Rouge. L’actrice y incarne une femme s’occupant de ses enfants le jour et gagnant sa vie en pratiquant la danse du ventre.Après cela, c’est au tour du cinéaste israélien Eran Riklis de la diriger dans La Fiancée syrienne en 2004. Dans la foulée, Hiam Abbass renoue avec la réalisation en présentant son second court-métrage personnel, La Danse éternelle, dont elle écrit le scénario.
Abbass et le conflit israélo-palestinien
Dans Paradise Now, réalisé en 2005 par le néerlando-palestinien Hany Abu-Assad, elle joue le rôle de la mère d’un candidat à une attaque-suicide, interprété par Kais Nashef. Hiam Abbass répond peu de temps après à l’invitation du metteur en scène israélien Amos Gitaï, qui lui attribue le personnage de Leïla aux côtés de Natalie Portman, Hanna Laszlo et Carmen Maura dans le drame Free Zone en novembre 2005.Lorsque Steven Spielberg entame le projet à hauts risques Munich en 2006, il fait appel aux conseils de Hiam Abbass. Celle-ci appose également son nom à la distribution du film puisqu’elle prête ses traits à Marie-Claude Hamshari, la femme d’un leader palestinien traqué par les agents des services secrets israéliens. La même année la jeune femme participe au doublage des voix du dessin animé Azur et Asmar. Toujours en 2006, elle est aussi engagée comme consultante dans le long-métrage Babel, signé Alejandro Gonzàlez Iñàrritu. La même année, elle se rend au Proche-Orient pour les vacances d’été en compagnie de ses deux filles. Mais leur séjour est perturbé par l’offensive qu’engage Israël contre le Liban en juillet. Cette expérience la marque profondément.
Premier long métrage
De retour en France, elle prend part au tournage de Dialogue avec mon jardinier, de Jean Becker. Daniel Auteuil et Jean-Pierre Darroussin en sont les principaux protagonistes. Hiam Abbass tient également la vedette du film Les Citronniers en 2008, à l’occasion duquel l’actrice retrouve Eran Riklis qui l’avait dirigée quatre années auparavant.Après avoir joué pour Jim Jarmusch dans The Limits of Control (2009), elle donne la réplique à Richard Jenkins à l’affiche de The Visitor. Réalisée par Thomas McCarthy, cette comédie dramatique raconte l’histoire d’un professeur d’université qui constate qu’un couple de clandestins a investi son domicile new-yorkais. Le public peut également la retrouver à l'affiche de films comme Espion(s), Amerrika, Human Zoo, Persécution ou encore Miral. Autre rôle important, celui de Fatima dans La Source des femmes de Radu Mihaileanu en 2011 et celui d'Intessar dans Une bouteille à la mer de Thierry Binisti en 2012. Cette année-là, elle réalise également son premier long métrage, Héritage, avec Hafsia Herzi et Makram Khoury. En 2013, c'est dans Rock the Casbah qu'elle s'illustre tandis qu'en 2014, après un rôle dans le film De guerre lasse aux côtés de Jalil Lespert et Tchéky Karyo, elle rejoint le tournage du film Exodus de Ridley Scott.