Jia Zhang-ke, impossible de ne pas entendre dans le titre de votre nouveau film, A Touch of Sin, un écho du Touch of Zen de King Hu, classique du wu xia pian. Pourtant, rien à voir avec un film de sabre à l’arrivée. Vous nous expliquez ?En fait, je travaille actuellement sur mon premier wu xia pian. Et en me replongeant dans cette tradition chinoise que j’aime beaucoup, je me suis dit qu’on pouvait très bien imaginer des personnages contemporains qui réagiraient aux pressions qu’ils subissent de la même manière que les héros des films d’arts martiaux : violemment, tragiquement et de manière fulgurante.Et comment passe-t-on du Zen au Sin ?Le sujet de mon film, c’est la violence, et, plus important encore, les raisons de cette violence. Les écarts de revenus entre les riches et les pauvres, entre les différentes régions chinoises, la pression de la société… Je voulais montrer des comportements violents et tenter de cerner l’original du mal.C’est un film en quatre parties, une fresque sur la société chinoise où différents personnages se passent le relais. Pourquoi cette structure marabout-bout-de-ficelle ?Il y a un peu plus de trois ans, j’ai commencé à m’intéresser aux réseaux sociaux et à intervenir sur Twitter. J’ai réalisé à quel point le type de lien qui s’était mis en place entre les gens était totalement inédit. D’une certaine façon, c’est Twitter qui m’a aidé à construire mon film…Vous êtes un habitué de Cannes, désormais. C’est quoi, votre meilleur souvenir ici ?A chaque fois que la projection officielle se termine. C’est un rituel important pour moi, j’ai l’impression d’accoucher d’un nouvel enfant. C’est un au revoir, aussi. Et donc la promesse d’un nouveau commencement.Propos recueillis par Frédéric Foubert
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Jia Zhang-ke : « c’est Twitter qui m’a aidé à construire mon film »
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