Mission : Impossible Rogue Nation : tout ce qu’on sait sur un film qui s’annonce dément

Défier James Bond et Star Wars

Mission : Impossible Rogue Nation a pris de vitesse Star Wars à deux reprises. Non seulement il a piqué le titre du spin off Rogue One, mais Paramount a avancé la date de sortie du film (provoquant au passage des rumeurs sur son inachèvement), passant de décembre à juillet aux USA. Ainsi Rogue Nation évite d?affronter Star Wars : Le Réveil de la Force (décembre 2015) réalisé par J.J. Abrams (aussi producteur de Rogue Nation) qui promet de tout ravager sur son passage. Mais MI5 sort aussi quatre mois avant Spectre, le 24ème James Bond qui devra en novembre rééditer le succès de Skyfall. Après Avengers : L?Ere d?Ultron au printemps, Rogue Nation sera donc le gros hit programmé de l?été, sans concurrence solide en face de lui (Ant-Man sera sorti depuis deux semaines, Les 4 Fantastiques sortira une semaine après). MI5 arrive dans une année chargée en spy movies : Kingsman : Services secrets vient de cartonner, en attendant la parodie Spy avec Melissa McCarthy, Agents très spéciaux Code U.N.C.L.E. (dans lequel Tom Cruise a failli jouer) et Spectre. Seul Ethan Hunt semble avoir la carrure de tenir tête à James Bond. Mission impossible ? Protocole fantôme a rapporté 694,7 millions et Skyfall 1,1 milliard? Rendez-vous cet automne pour compter les points. Et cet été pour partir à la chasse de la rogue nation.

Rogue and roll

La première bande-annonce de Mission : Impossible Rogue Nation vous a mis KO ? Réveillez-vous pour découvrir les promesses, les secrets et les défis de ce qui s?annonce comme le blockbuster le plus surexcitant de l?été.>>> Mission Impossible 5 : les images les plus dingues de la bande annonce

La cascade de dingue

C?est le moment dingue de Rogue Nation, promis dès l'affiche. Tom Cruise (52 ans) s?est attaché pour de vrai à un transport militaire Airbus Atlas (vitesse de pointe : 780km/h) au décollage pour se trimballer à 1500 mètres d?altitude. L?objectif est clair : dépasser sa cascade de folie du Burj Khalifa dans Mission : Impossible - Protocole fantôme, où il se baladait à 800 mètres de haut lors d'un scène hallucinante. "On savait que tout ce qu?on allait faire allait être comparé au coup du Burj. Mais on ne pouvait pas attendre que quelqu?un construise un immeuble encore plus grand", rigole McQuarrie dans les colonnes d'USA Today. "On continue à franchir les limites." La bande-annonce nous tease ce moment vertigineux, qui illustre l?hubris de Cruise (producteur de la franchise, qui se trimballait sur un TGV dans le premier Mission : Impossible) cherchant à dépasser le climax de Protocole fantôme (de 700 mètres au bas mot) et mettant sa propre peau en jeu. "C?est moi sur l?avion, pour de vrai, tout le temps. Je me tenais au-dessus des pneus quand il atterrit". se félicite Cruise. "Pour tout le monde, c?est hyper stressant, mais pour moi c?est plutôt excitant."

L'histoire

L?une des premières choses que Christopher McQuarrie -engagé dès 2012 pour bosser sur le scénario de MI5 sans forcément le réaliser- a faite avant de se mettre au taf fut de revoir la série télé d?origine à partir du premier épisode. La promesse de se ressourcer à l?origine de Mission : Impossible à la façon du premier film. En mai 2013, Drew Pearce fut engagé pour réécrire le scénario. Drew est connu pour avoir co-signé Iron Man 3 avec Shane Black, détesté de certains fans pour son traitement particulier du Mandarin. Rappelons que les accros de Mission : Impossible détestent le premier film de De Palma (co-écrit par Robert Towne, Steven Zaillian et David Koepp) à cause de son twist final et son traitement révisionniste du personnage de Jim Phelps. Will Staples, qui a bossé sur le script de plusieurs jeux vidéo dont deux Call of Duty (Modern Warfare 3 et Advanced Warfare), est également crédité au script de Rogue Nation. Résumons : Mission : Impossible 5 promet d?être un film d?action bourré de morceaux de bravoure (Staples) portant en creux des références post-modernes (Pearce) et héritier de l?ADN de la série (McQuarrie). Ce n?est pas grand-chose, mais voir dans le trailer Simon Pegg faire son briefing sur une toile tendue avec un vidéoprojecteur semble indiquer que le film veut vraiment être quelque chose d?old school.

L’atout Rebecca Ferguson

Surprise : la bande-annonce met en avant Rebecca Ferguson, au même niveau que Simon Pegg (ce dernier devenu le fidèle sidekick de Cruise). Rebecca, qui joue un agent trouble ("peut-on lui faire confiance ?" demande-t-on dans le trailer), remplace Paula Patton -absente de Rogue Nation pour cause d?agenda surchargé- et Jessica Chastain (qui a préféré faire Crimson Peak) dans l?équipe d?Hunt. A 31 ans, Rebecca la suédoise s?embarque pour son premier blockbuster, promet de botter des fesses et d?éclipser Alec Baldwin (rôle secondaire : boss de la CIA), Jeremy Renner et Ving Rhames. On a vu Rebecca dans la série BBC The White Queen où elle jouait l?épouse d?Edouard IV au 15ème siècle et The Red Tent, téléfilm biblique en deux parties consacré aux douze tribus perdues d?Israël où elle incarnait la fille de Jacob. Elle faisait aussi partie de la série politique mort-née The Vatican de Ridley Scott, dont le pilote n?a pas été acheté par Showtime. Bref. Tout ça pour dire que Rebecca n?est pas connue, et que Rogue Nation promet de changer la donne dans son CV. Regard métallique, mouvements félins et posture badass (et vice versa), on attend Rebecca de pied ferme.

Le titre

Rogue Nation : évidemment, là, maintenant, on pense tout de suite à Rogue One, le premier spin-off de Star Wars réalisé par Gareth Edwards et prévu pour 2016. Mais ce n?est qu?une coïncidence. Le titre est expliqué dans le trailer : l?équipe d?Ethan Hunt est dissoute par le gouvernement. Désormais lâchés dans la nature (donc en mode "rogue") affronte le Syndicat, une version côté obscur de la team IMF, menée par un bad guy joué Sean Harris (Prometheus). Hunt explique que le Syndicat est une "rogue nation" soit "nation voyoue" en VF. "Rogue state" ("état voyou") en français, est une expression née sous Reagan dans les 80?s pour épingler les pays ne respectant pas -de son point de vue- les lois internationales et/ou les droits de l?homme. "Nation" est un terme flou, synonyme d?Etat ou de peuple selon le contexte. Pas de grand mystère, donc : la rogue nation du titre souligne le caractère de mercenaires de l?espionnage du Syndicat, ne respectant aucune règle (un peu comme l?IMF, quoi). Le terme de nation est juste un peu étrange. Le Syndicat aurait-il des visées politiques précises ?

Situation de Cruise

La mégastar Tom Cruise mise tout sur Rogue Nation. Sur les cinq plus gros hits de Cruise au box-office US, trois sont des Mission : Impossible. Depuis La Guerre des mondes (son plus gros carton yankee), tous ses films hors franchise MI ont été des déceptions : Lions et agneaux, Walkyrie, Night and Day, Rock Forever, Jack Reacher et ses deux derniers films de science-fiction, Oblivion et Edge of Tomorrow (réécrit par McQuarrie). Cruise a donc bien besoin de Rogue Nation et de ses sauts dans le vide (littéralement parlant, cf. le plan dans le trailer où il se jette dans la fontaine) pour montrer qu?il est toujours le patron aux USA.

Le réalisateur

Christopher McQuarrie avouait au moment de la sortie de son deuxième film Jack Reacher que Tom Cruise avait sauvé sa carrière -douze ans après l?échec de Way of the Gun- en produisant Walkyrie écrit par McQ. Depuis, Chris et Tom sont inséparables : Cruise l?a fait bosser sur les scripts de Mission : Impossible - Protocole fantôme, Oblivion et Edge of Tomorrow. Depuis le flop de Way of the Gun, McQuarrie, scénariste doué (Usual Suspects, évidemment), gagnait sa vie en faisant le script doctor (il n?a pas pu sauver The Tourist du bouillon). McQuarrie donne le rôle principal de Jack Reacher (un boulot de commande) à Cruise, livrant une des plus belles réussites du film d?action/polar de ces dernières années. Juste retour des choses : Cruise pèse dans la balance pour son embauche au poste de réal de Mission : Impossible 5, succédant à Brad Bird parti faire a la poursuite de demain chez Disney. Et à une lignée de prédécesseurs glorieux (De Palma, John Woo, J.J. Abrams, Bird) et d?autres qui ont passé la main (David Fincher, Joe Carnahan). Le choix de McQ démontre encore que les Mission : Impossible veulent être des blockbauteurs, des produits de commande à gros budget hyper calibrés mais qui portent la marque de son réalisateur et de sa star.