Inspiré par une tragédie personnelle, le second long métrage de Mathias Mlekuz bouleverse en évitant toute facilité lacrymale
C’est un film qui n’aurait jamais dû exister A bicyclette ! naît en effet d’une tragédie intime, de la plus insoutenable de toutes. Le suicide de son enfant. Un drame vécu par Mathias Mlekuz qui décide alors d’entreprendre le même voyage à vélo de La Rochelle à Istanbul – où il s’est donné la mort – qu’avait entrepris son fils Youri quatre ans plus tôt. Et d’embarquer avec lui son ami Philippe Rebbot qui lui glisse l’idée d’en faire un film… qui va se construire au fil du trajet, sans scénario pré- écrit. Comment faire de ce deuil intime une oeuvre universelle ? Et comment ne pas basculer dans le mélo lacrymal quand chaque kilomètre de ce voyage donne aux deux hommes l’envie de chialer toutes les larmes de leurs corps ? C’est ce double prodige que réussit ici Mlekuz pour son deuxième long comme réalisateur après Mine de rien (2020). Il y a tout à la fois de la dignité, du burlesque, de la profondeur dans A bicyclette !. Une sensibilité qui ne verse jamais dans la sensiblerie en se maintenant toujours sur ce fil ténu entre documentaire et fiction. Une capacité à rendre les personnages attachants sans en faire des anges. Tout n’est pas parfait. Quelques ventres mous, une réalisation qui souffre parfois de ce parti pris d’improvisation reine… Sauf que ces imperfections nourrissent le film, le rendent encore plus attachant. Jamais on ne s’y sent de trop ou voyeur. Toujours à bonne distance. Celle qu’a su créer Mathias Mlekuz à chaque étape de ce voyage vraiment pas comme les autres qui vous laisse les yeux embués de larmes et un sourire aux lèvres.
De Mathias Mlekuz. Avec Mathias Mekluz, Philippe Rebbot, Josef Mlekuz… Durée 1h29. Sortie le 26 février 2025
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