De l'autre côté de l'Atlantique, l'acteur était considéré comme le Humphrey Bogart français, croisé avec James Dean...
La disparition de la légende du cinéma français a trouvé un écho certain outre-Atlantique. Même si Jean-Paul Belmondo n'a jamais vraiment tourné à Hollywood, il demeure pour les Américains l'acteur de Jean-Luc Godard, la star d'À bout de souffle, autant dire "l'icône de la Nouvelle Vague", comme le résume sobrement Entertainment Weekly. "Une percée spectaculaire dans le milieu, qui lui a permis de tout essayer par la suite, des superproductions comme Cartouche aux films d'art et d'essai comme Moderato Cantabile".
Pour Deadline, Jean-Paul Belmondo était simplement "l'un des acteurs français les plus emblématiques du XXe siècle". Mais plus encore, vu d'Amérique, Bébel était surtout "l'incarnation d’une certaine décontraction française", décrit The Hollywood Reporter, qui rappelle que "l'ancien boxeur a été une vedette des classiques de la Nouvelle Vague, puis une star d'action et du Box Office dans les années 1980." THR poursuit et raconte qu'à Hollywood, Jean-Paul Belmondo a souvent été considéré comme le Humphrey Bogart français, croisé avec James Dean. "Avec son nez de boxeur, sa coupe de cheveux hirsute et son sourire en coin, il n'était pas l'idole typique. Il a joué des personnages qui étaient souvent des durs téméraires..."
Jean-Paul Belmondo au Box Office : quel a été son plus gros succès ?La comparaison avec les deux icônes américaines des années 1950 revient souvent dans les articles de la presse US. Ainsi, Variety parle d'un personnage "charismatique et taciturne", proche aussi d'un certain Marlon Brando. Comme eux, "il s'est avéré capable de jouer dans pratiquement tous les genres (...) Comme Bogart, Belmondo s'est amélioré avec l'âge. Il n'a jamais été beau, mais ses traits rugueux se sont alignés avec du caractère et son charme n'a jamais complètement disparu (...) Mais contrairement à James Dean, qui était un rebelle sans but, le personnage d'anti-héros campé par Belmondo était plus existentiel, détaché et irrécupérable. "
Les médias de l'Oncle Sam notent aussi que, malgré sa popularité et sa notoriété mondiale, Jean-Paul Belmondo n'a jamais cédé aux sirènes hollywoodiennes : "Avec un tel magnétisme, une carrière américaine aurait pu être la sienne, mais il a largement résisté aux productions en studio et plus tard dans sa vie, il a ouvertement critiqué Hollywood pour sa domination excessive des écrans de cinéma en France", continue Variety, qui insiste en rappelant que Bébel a souvent "critiqué ouvertement les distributeurs américains qui, selon lui, étranglaient la production française en s'emparant de tous les écrans disponibles."
Indiewire explique de son côté que Belmondo n'était pas opposé à l'idée de faire des longs métrages américains, "mais il ne voulait pas jouer le Français de service ou un faire-valoir, se considérant plutôt comme un leader fringant. Il a ainsi régulièrement refusé les rôles qui lui étaient proposés aux États-Unis."
Cela n'a pas empêché Jean-Paul Belmondo d'acquérir une aura certaine dans la culture américaine, marquant durablement Spielberg et Tarantino, souligne Variety. Et de s'en inspirer aussi, pour faire des films d'action dans l'Hexagone, comme à Hollywood, soulgine Deadline, qui rappelle en conclusion que Bébel "était un ardent défenseur du cinéma de genre, défendant ses films populaires face à ce qu'il percevait comme du snobisme..."
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