Jean-Pierre Léaud
ABACA

Suite à un élan de générosité pour lui venir en aide financièrement, l’acteur fétiche de la Nouvelle Vague, a publié un communiqué rassurant sur sa situation.

Hier le cinéaste Jacques Rozier (décédé depuis), aujourd’hui Jean-Pierre Léaud (bien vivant, Dieu merci !) Combien d’autres artistes - connus ou pas - se retrouvent en situation de grande précarité après une vie d’intenses créations qui ne s’accordaient pas toujours avec de mirifiques profits ? Jean-Pierre Léaud, 79 ans, acteur au sens le plus complet du terme, ayant placé sa personnalité, ses fantaisies et ses humeurs au service de multiples personnages dont il a miraculeusement réussi à unifier la généalogie, serait ainsi dans une situation psychologique et financière critique. Au point qu’une cagnotte en ligne a été créée pour lui venir en aide. Une aide initiée par le cinéphile Armand Hennon, fortement relayée par le président d’Unifrance, Serge Toubiana, proche de l’acteur qui avait déjà mobilisé par le passé des membres de l’industrie pour soutenir l’acteur génial des Quatre cents coups ou de La Maman et la Putain.

L'histoire de la restauration de La Maman et la Putain

"J'exprime ma vive émotion..."

Ladite cagnotte a permis de réunir près de 20 000 euros.  Dans un communiqué transmis hier à l’AFP, Jean-Pierre Léaud a tenu à tranquilliser et remercier tout le monde : « J’exprime ma vive reconnaissance et mon émotion face aux nombreux messages d’affection reçus de tous les continents. Les témoignages de votre générosité, que je reçois comme autant de marques d’amitiés, me seront d’une aide précieuse pour mon quotidien. »

Au-delà du cas personnel de Jean-Pierre Léaud, cette situation rappelle à quel point, même au pays de l’exception culturelle, le monde de l’art n’est pas à l’abri, ni à l’écart des problèmes de société. Il est de bon ton malheureusement - comme on l’a vu avec l’ire délirante et infâme soulevée par le discours engagé de Justine Triet à la réception de sa Palme d’or - d’imaginer ces mêmes artistes en affreux gloutons faisant les poches du contribuable. Renversons les choses et exprimons au contraire notre solidarité aux hommes et aux femmes qui, par leurs œuvres ou leurs gestes, décryptent voire réenchantent ce monde souvent brutal, qui est le nôtre.    

Vers un avenir radieux

Dans La naissance de l’amour de Philippe Garrel en 1993, on entend ce dialogue magnifique entre Jean-Pierre Léaud et Lou Castel : "Chaque fois que quelque chose a bougé dans ce monde, ça a toujours été pour le pire. Voilà, pourquoi personne ne bouge. Personne n’ose provoquer l’avenir. Faudrait être fou pour provoquer l’avenir…", "Alors il ne se passe jamais plus rien !", "Si… parce qu’il y aura toujours des fous et des cons pour les suivre et des sages pour ne rien faire."

Soyons donc tous un peu cons nous aussi.

"Bien que profondément affecté par la disparition de Jean-Luc Godard avec qui nous échangions encore il y a quelques mois concernant un futur projet, je tiens néanmoins à rassurer mes amis : je vais grâce à eux bien mieux, et entends retrouver très prochainement le chemin des tournages !", conclut le communiqué de Jean-Pierre Léaud. Hâte de le revoir.

Jean-Pierre Léaud est au centre de la rétrospective intégrale consacrée à Jean Eustache, actuellement en salles


A lire aussi sur Première

L’immense Napoléon d’Abel Gance sur petit écran

France 5 va finalement programmer en intégralité ce monument du cinéma muet de 1927 récemment restauré. Soit, plus de sept heures de grand spectacle à la télé. En prime time !

Ressortie de Sans Lendemain

Ce sublime et méconnu mélodrame de Max Ophüls tourné en France en 1939 bénéficie d’une ressortie en salles en copie restaurée. Un véritable évènement cinéphile.