Scénariste, réalisateur, magnat, nabab, star de cinéma... Qui sont ces hommes et ces femmes – jadis célèbres - qui peuplent Mank de David Fincher ? On vous aide à vous y retrouver.
Orson Welles (1915 – 1985) : Tom Burke
En 1940, Orson Welles est connu comme un homme de radio et de théâtre. Le studio hollywoodien de la RKO, spécialisé dans la série B, propose au prodige américain de 25 ans de réaliser son premier long-métrage. Ce sera Citizen Kane. Le destin contrarié et la reconnaissance tardive du film érigé aujourd’hui au rang de chef-d’œuvre absolu, empêcheront néanmoins son auteur de s’exprimer librement à l’avenir. Welles à l’égo surdimensionné signera par la suite d’autres pièces maîtresses : La dame de Shanghaï, La soif du mal ou encore Othello.
Herman J. Mankiewicz (1897 – 1953) : Gary Oldman
Scénariste et producteur Herman J. Mankiewicz alias « Mank », a collaboré grâce à sa belle plume et ses grandes idées, avec de grands cinéastes comme Josef von Sternberg, William A Wellman, George Cukor, les Max Brothers (il est derrière La soupe aux canards), Victor Fleming (l’idée d’utiliser le noir et blanc et la couleur dans Le magicien d’Oz serait de lui !) ou encore Henry Hathaway. Mais c’est grâce à sa collaboration avec Orson Welles qu’il entrera dans la légende obtenant un Oscar pour le script de Citizen Kane. Les deux hommes avaient d’abord travaillé, en vain, à une adaptation d’Au cœur des ténèbres de Joseph Conrad. Une brouille au sujet de la paternité du script de Citizen Kane mettra fin à leur collaboration.
Marion Davis (1897 – 1961) : Amanda Seyfried
La légende raconte que cette star du cinéma muet avait de sérieux problèmes d’élocution et que l’arrivée du parlant avec le film Le chanteur de Jazz en 1927, faillit lui coûter sa place au firmament d’Hollywood. Son amant, le magnat de la presse William Randolph Hearst qui contribua à faire d’elle une star - lui « paya » donc un orthophoniste pour corriger ça. La pétillante Marion Davis, star de la MGM qu’elle finira par quitter à la toute fin de sa carrière, fut également productrice.
John Houseman (1902 – 1988) : Sam Troughton
Proche collaborateur d’Orson Welles depuis ses débuts, il a co-fondé avec lui la troupe du Mercury Theater. La plus grande partie du casting de Citizen Kane provient d’ailleurs de cette compagnie. John Houseman fut logiquement impliqué dans la pré-production de Citizen Kane avant de finir étouffé et dégouté par l’égo de Welles. Il n’est donc pas crédité au générique du film. En tant que producteur, on lui doit : La maison dans l’ombre (Nicholas Ray), Les Ensorcelés (Vincente Minneli), Jules César (Joseph L. Mankiewicz) ou encore Les contrebandiers de Moonfleet (Fritz Lang). En tant que comédien, il reçut un Oscar en 1973 pour La course aux diplômes de James Bridges.
Louis B. Mayer (1885 - 1957) : Arliss Howard
Exemple type de la success story américaine, la vie de Louis B. Mayer, issu d’une famille ayant fui les progroms ukrainiens, est un rêve éveillé. D’abord propriétaire d’une petite salle de cinéma en 1910, Louis bâtit très vite un empire, la fameuse MGM résultat d’une heureuse fusion avec deux autres entités, qui devient rapidement le plus important studio de cinéma au monde. Du vivant de son prestigieux fondateur, la MGM aura permis notamment : Autant en emporte le vent, Le magicien d’Oz, Chantons sous la pluie... Louis B. Mayer réputé pour son ingérence dans la vie des stars dont il se disait « le propriétaire », était l’incarnation du nabab omnipotent.
Irvin Thalberg (1899 - 1936) : Ferdinand Kingsley
Si Thalberg est mort a seulement 37 ans, il aura imprimé en lettres d’or son nom à Hollywood. Pourtant, l’éternel jeune homme à la santé fragile mais travaillant sans compter, s’est toujours méfié des honneurs. Il refusait, par exemple que son nom apparaisse au générique des films qu’il produisait. Passé d’abord par la Universal de Carl Laemmle, c’est grâce à Louis B. Mayer qu’il connaîtra une ascension fulgurante. Au sein de la MGM, Thalberg révolutionne les règles du studio en segmentant chaque aspect de la production d’un film pour en garder un meilleur contrôle. On lui doit les films d’Eric von Stroheim (Folies de femmes, Les rapaces...), de Tod Browning (Freaks, la monstrueuse parade...) ou des Max Brothers (Une nuit à l’Opéra...). Il permit à sa femme Norma Schearer de devenir l’un des plus grandes stars des années 1930.
William Randolph Hearst (1863 - 1951) : Charles Dance
Riche héritier, Hearst - dont Welles et « Mank » se sont directement inspirés pour le personnage de Charles Foster Kane - a bâti un empire dans la presse écrite dès la fin du XIXe siècle faisant de lui l’un des hommes les plus influents des Etats-Unis (deux présidents au moins lui doivent leur place à la Maison Blanche) L’homme d’affaire tyrannique tombe aux débuts des roaring twenties amoureux d’une danseuse et décide d’en faire une star de cinéma. Marion Davies lui doit donc tout ou presque. Se reconnaissant dans la figure de Charles Foster Kane, il fera tout pour court-circuiter la production puis la sortie du film d’Orson Welles.
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