En poursuivant plus intimement son exploration criminelle de la Belle Époque, Fabien Nury signe une oeuvre à la noirceur dévorante. A découvrir dès ce soir sur Canal +.
Le prolongement par Canal+ du sombre polar historique créé par Fabien Nury (dont la première saison affichait un coquet budget de 19 millions d’euros) témoignait d’une ambition certaine et d’une apparente confiance envers l’univers narratif de ce brillant scénariste et auteur de bandes dessinées. Et force est de constater que cette nouvelle saison - lancée ce soir sur Canal + - n’a rien à envier à la noirceur morale et politique de la précédente.
Située cinq ans après les événements de Paris Police 1900, l’intrigue de Paris Police 1905 démarre le 24 décembre 1904 avec la découverte au bois de Boulogne du cadavre d’un homme non identifié ; débute alors une enquête en forme de conte de Noël maléfique où vont se mêler odieux chantages, mystérieux réseau de prostitution et autres médecins véreux.
Si l’on retrouve ici les personnages de la première saison, comme l’inspecteur Jouin (Jérémie Laheurte), le préfet Lépine (Marc Barbé) ou la courtisane Marguerite Steinheil (Évelyne Brochu), l’atmosphère se fait encore plus mortifère et désenchantée. La série cherche ainsi moins à sidérer par des images sanglantes qu’à décrire une brutalité sociale qui brise les êtres et fait froid dans le dos : entre des thématiques telles que l’expansion de la syphilis ou la discrimination envers les homosexuels, cette période enneigée se révèle dramatiquement chargée mais les dialogues affichent aussi par endroits un humour truculent. En habile portraitiste, Fabien Nury dresse là un fascinant tableau de l’hypocrisie d’une Belle Époque qui n’en finit plus de dévoiler ses travers.
Paris Police 1905, en 6 épisodes, à voir dès le lundi 12 décembre 2022 sur Canal +
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