Une série super-héroïque pas comme les autres, un brin perché, parfois dark, mais toujours réjouissante.
Au bout du compte, il y a ce fameux manoir de style gothique, avec des gens dotés de pouvoirs extraordinaires à l'intérieur. Une bande de super-héros destinée à sauver le monde de l'Apocalypse... Si on la regarde par le petit bout de la lorgnette, Umbrella Academy ressemble à s'y méprendre à une super-série de plus, qui va venir se perdre au milieu des DC Universe, Marvel Universe et autre ArrowVerse. Et pourtant, elle est tellement plus que ça.
Parce que Umbrella Academy a été pensé d'abord et avant tout comme un drama familial. L'histoire d'une famille improbable, constituée par un savant fou milliardaire -Sir Reginald Hargreeves - qui a adopté 7 des 43 enfants nés miraculeusement, un jour d'octobre 1989, alors que leurs mères n'étaient pas enceintes la minute d'avant. Ces bambins spéciaux vont rapidement dévoiler des aptitudes hors du commun, alors Hargreeves va les élever dans la Umbrella Academy, et les entraîner à sauver le monde. Mais quelques décennies plus tard, le clan a totalement explosé. Les membres sont dispersés aux quatre coins de la planète et ne se parlent plus. Ils vont se retrouver, malgré eux, le jour de la mort de leur père...
L'approche du scénariste et showrunner, Steve Blackman, est moins surréaliste que celle des comics de Gerard Way. Mais on y retrouve la même densité, la même construction narrative un peu folle, la même esthétique doucement dark, boostés par quelques séquences SF absolument brillantes.
Netflix a visiblement misé gros sur cette adaptation (les effets spéciaux sont notablement splendides), en espérant qu'elle deviendra la nouvelle série phénomène de la plateforme. Elle a toute les chances d'y arriver, d'abord parce qu'elle a réuassi à tirer le meilleur des personnages de cette académie super malsaine. Avant de sauter à pieds joints dans le grand spectacle, le show prend le temps de développer des héros attachants, comme la fragile Vanya, le traumatisé Klaus, la confiante Allison, le brutal Diego ou le colossal Luther. Tous ont quelque chose d'excitant et de fascinant à raconter... et surtout le génial "Numéro 5", incarné à merveille par le jeune Aidan Gallagher, 15 ans, qui crève l'écran dans la peau de ce petit garçon de 50 ans !
L'autre star de cette Umbrella Academy, c'est l'histoire. Incroyablement complexe, mais pourtant tellement simple à suivre, cet enchevêtrement de storylines va crescendo. D'abord frustrante, elle multiplie les intrigues mystères, dans un faux rythme quelque peu agaçant. Mais lorsqu'elle commence à dérouler le fil des révélations, la série monte admirablement en puissance et devient presque obsédante. Le drama de super-héros se transforme alors en série de science fiction pur et dur - jusqu'à son final à couper le souffle - jouant avec les gimmicks du voyage dans le temps, du fameux "effet papillon", et dévoile sous nos yeux ébahis tout un monde fantastique, qui rend parfaitement justice à la délicieuse extravagance des BD. Sans aucun doute, Umbrella Academy est bien plus qu'une simple série de super-héros !
Umbrella Academy, saison 1 en 10 épisodes - Disponible sur Netflix le vendredi 15 février 2019.
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